Les forces de sécurité turques ont procédé à l'arrestation de plus de 750 personnes soupçonnées de liens avec le groupe État islamique (EI), dans le plus grand coup de filet à ce jour contre l'organisation djihadiste en Turquie, selon l'agence Anadolu.
Des interpellations, des saisies d'armes et de munitions. Quelque 450 suspects ont été arrêtés lors de la phase initiale de cette opération dimanche, mais l'agence pro-gouvernementale a rapporté lundi que 763 personnes avait été interpellées au total. Anadolu précise que l'opération a eu lieu dans 29 des 81 provinces turques, et que des documents, armes et munitions ont également été saisis.
Large opération après l'attentat du Nouvel An. Ces arrestations ont lieu un peu plus d'un mois après l'attentat qui a fait 39 morts la nuit du Nouvel An, lorsqu'un homme armé s'est introduit dans une boite de nuit huppée d'Istanbul. Le massacre a été le premier d'envergure revendiqué par Daech en Turquie, même si de précédents attentats avaient été attribués par Ankara à l'organisation djihadiste.
L'auteur présumé de l'attaque du Nouvel An, Abdulgadir M., de nationalité ouzbèke, a été arrêté le 16 janvier après une vaste chasse à l'homme. Selon les médias locaux, il avait également envisagé d'attaquer l'emblématique place Taksim, ainsi que les bureaux du journal d'opposition Cumhuriyet.
Première intervention de cette envergure. Les autorités turques ont lancé ces dernières années de nombreuses opérations contre des suspects liés au groupe État islamique, mais c'est la première d'une telle envergure. La Direction générale de la Sécurité, citée par Anadolu, a affirmé que Daech prévoyait une "action sensationnelle" à des fins de propagande en Turquie, avec pour cibles potentielles des organes médiatiques. L'agence n'a pas donné plus de détails sur ce sujet.
Accusée de ne pas avoir vu Daech venir. La Turquie a été longtemps accusée par ses alliés occidentaux de ne pas avoir fait suffisamment contre la montée en puissance de l'EI. Une accusation qu'Ankara rejette, affirmant qu'elle a placé le groupe sur sa liste des organisations terroristes dès 2013. Par ailleurs, elle a engagé en août une opération militaire dans le nord de la Syrie, afin d'en chasser à la fois Daech et les milices kurdes qu'Ankara considère comme terroristes.