Le Parlement turc a prolongé samedi le mandat qui permet à l'armée d'intervenir en Irak et en Syrie, à deux jours d'un référendum d'indépendance au Kurdistan irakien auquel Ankara s'oppose fermement. Lors d'une session parlementaire extraordinaire retransmise à la télévision, les députés turcs ont adopté la résolution déposée par le gouvernement qui demandait une extension d'un an du mandat autorisant l'armée à intervenir en Irak et en Syrie qui expirait le 30 octobre.
Offensive terrestre dans le nord de la Syrie. Le texte approuvé par le Parlement liste une série de développements régionaux considérés par Ankara comme une menace pour sa sécurité nationale, parmi lesquels des "projets séparatistes illégitimes" en Irak, une référence au référendum des Kurdes d'Irak. Parmi les autres éléments cités, figurent également les activités des milices kurdes YPG dans le nord de la Syrie, soutenues par Washington pour combattre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), mais qu'Ankara considère comme "terroristes".
Avant le vote parlementaire sur la résolution, le ministre de la Défense Nurettin Canikli a prévenu que le référendum kurde d'Irak serait "nul et non avenu" pour Ankara, ajoutant que le scrutin représentait une "menace sérieuse pour notre sécurité nationale". En vertu du mandat renouvelé samedi, lequel avait été voté une première fois en 2014 et prolongé chaque année depuis, l'armée turque a notamment lancé en août 2016 une offensive terrestre dans le nord de la Syrie, visant à la fois l'EI et les milices kurdes YPG.