Le gouvernement turc a annoncé lundi avoir entamé des démarches afin de retirer la nationalité à 130 fugitifs, dont le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir ourdi un putsch manqué en juillet dernier, et des députés prokurdes.
Déchus de leur nationalité s'ils ne rentrent pas en Turquie. Au total, 130 ressortissants sous le coup d'une convocation de la justice turque, mais qui se trouvent actuellement à l'étranger, se verront déchus de leur nationalité s'ils ne rentrent pas sous trois mois en Turquie, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans le Journal officiel.
Parmi les 130 personnes concernées, dont les noms sont publiés, figurent Fethullah Gülen, ainsi que deux députés du principal parti prokurde de Turquie (HDP), Tugba Hezer Oztürk et Faysal Sariyildiz. Si ces personnes "ne retournent pas en Turquie sous trois mois (...), il sera publiquement proclamé qu'elles ont perdu leur nationalité turque, aux termes des décrets-lois" publiés sous l'état d'urgence instauré après la tentative de putsch du 15 juillet.
Fethullah Gülen, l'ennemi public numéro 1. Désigné par Ankara comme l'instigateur du coup de force, malgré ses dénégations, Fethullah Gülen réside depuis la fin des années 1990 aux États-Unis. Depuis le coup d'État manqué, la Turquie demande instamment son extradition, mais ses requêtes sont jusqu'ici restées lettre morte, une situation qui empoisonne les relations entre Ankara et Washington.
Des purges de grande ampleur. Après le putsch avorté, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur inédite : quelque 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues. Ces purges visent les partisans présumés du prédicateur Gülen, mais également des médias critiques et le HDP, dont les deux dirigeants ont été incarcérés.