L'État estime à environ 10.000 le nombre de déplacés ukrainiens qui sont rentrés dans leur pays après avoir été accueillis en France, a annoncé lundi à l'AFP le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi. "On pense qu'environ 10.000 (déplacés ukrainiens) sont repartis à fin septembre, d'après les cartes d'allocation pour demandeurs d'asile désactivées", explique le directeur général de l'Ofii, qui livre la première estimation de ce mouvement de départ, près de huit mois après le début de la guerre en Ukraine.
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Moins de renouvellement de protection temporaire
Pour recouper les données liées à cette allocation, offerte aux réfugiés ukrainiens même s'ils ne sont pas à proprement parler des demandeurs d'asile, les autorités ont aussi observé "une perte dans les renouvellements de protection temporaire", le régime inédit octroyé par les Européens à ces déplacés et renouvelable tous les six mois.
L'UE prolonge la protection temporaire pour les réfugiés ukrainiens "au moins jusqu'en 2024"
L'Union européenne a prolongé "au moins jusqu'en mars 2024" la protection temporaire accordée aux réfugiés ukrainiens en raison de la guerre déclenchée par la Russie, a annoncé lundi la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson. Elle a précisé que 4,2 millions d'Ukrainiens étaient actuellement concernés par ce statut, accordé pour la première fois par l'UE, qui leur ouvre des droits en matière d'accès au logement, au marché du travail, au système scolaire et aux prestations sociales notamment.
"La directive sur la protection temporaire continuera à s'appliquer au moins jusqu'en mars 2024", a annoncé la commissaire suédoise.
"Cela correspond à ce qu'on voit depuis le début de cette crise, à savoir qu'une partie des déplacés ukrainiens arrive avec l'objectif de rentrer dans leur pays dès que possible, tandis que d'autres sont dans des allers-retours entre la France et l'Ukraine", a déclaré Didier Leschi.
Ce mouvement de départ coïncide également avec un net ralentissement des arrivées, "180 en moyenne" sur les derniers jours, qui se reflètent aussi dans une baisse des élèves ukrainiens scolarisés en France : près de 19.000 fin juin, contre 18.500 fin septembre, poursuit-il. Malgré cette décélération, environ "107.000" déplacés ukrainiens sont toujours couverts par l'allocation pour demandeurs d'asile délivrée par l'Ofii, indique Didier Leschi, qui estime à 27 millions d'euros par mois cette aide versée aux Ukrainiens depuis la guerre.