Le survol d'un avion militaire ukrainien au-dessus de plates-formes gazières russes au large de la Crimée a été décrit comme une "provocation" par Moscou. Mercredi, un avion de transport Antonov 26 de l'armée ukrainienne a volé à basse altitude au-dessus de deux plates-formes de forage d'hydrocarbures, a affirmé le ministère russe de la Défense.
Une enquête pour "tentative de meurtre" ouverte. Ces installations gazières, "Tavrida" et "Krym-1", sont situées en mer Noire, au large de la péninsule ukrainienne de Crimée dont l'annexion en mars 2014 par Moscou n'a jamais été reconnue par Kiev et les Occidentaux.
Le Parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour "tentative de meurtre", le ministre ukrainien de la Défense Stepan Poltarak affirmant que l'avion était rentré avec un impact de balle de trois centimètres sur son fuselage. Aucun membre de l'équipage n'a été blessé, a précisé le ministre. Cet acte est "une preuve de l'agression militaire hybride (de la Russie) en Crimée depuis l'annexion", a fustigé le procureur militaire Anatoli Matios lors d'un entretien à une chaîne de télévision ukrainienne. De son côté, Moscou a convoqué dans la nuit de mercredi à jeudi l'attaché militaire ukrainien et lui a remis une note de protestation.
Nouvelle flambée de violences dans l'est. Le survol de l'avion des installations russes a "créé une menace pour la sécurité des installations et du personnel", a affirmé mercredi soir le ministère russe de la Défense dans un communiqué. "Nous considérons ces actions comme une provocation", a-t-il ajouté. Cette convocation intervient alors que l'est de l'Ukraine connaît une nouvelle flambée de violences entre rebelles prorusses et forces de Kiev, qui ont fait une vingtaine de morts depuis dimanche. Ces combats, concentrés autour de la ville industrielle d'Avdiïvka, sont les plus violents depuis une trêve instaurée fin décembre et les premiers depuis l'investiture de Donald Trump, qui prône un rapprochement avec la Russie, accusée par Kiev et l'Union européenne de soutenir les séparatistes malgré ses dénégations.