La crise en Ukraine n'en finit pas et les regains de tension à l'Est du pays se sont invités à la table du G7. Pour Oleg Shamshur, l'ambassadeur de France en Ukraine, invité d'Europe 1, il faut continuer à maintenir la pression sur Vladimir Poutine et développer la coopération militaire avec les pays occidentaux.
"Il serait souhaitable d'avoir des armes létales". Oleg Shamshur a d'abord salué la demande de Barack Obama et d'Angela Merkel au sommet du G7 de maintenir les sanctions économiques contre la Russie. "Il faut maintenir le régime de sanctions mais il faut aussi aider l'Ukraine dans un sens économique et financier et développer la coopération militaire", a-t-il expliqué. S'il a refusé de demander explicitement une aide militaire à la France, il a néanmoins affirmé qu'il "serait souhaitable d'avoir des armes non létales mais aussi des armes létales". "Nous affrontons un ennemi qui a des armes du 21e siècle alors que nous défendons notre pays avec des armes du 20e siècle", a-t-il ajouté.
Le cessez-le feu est-il menacé ? Alors que des tensions refont surface à l'Est du pays, l'ambassadeur a refusé d'imputer à l'Ukraine ces tensions : "nous avons fait le nécessaire pour respecter le cessez-le-feu (...) mais nous avons subi des pertes importantes. Le 3 juin, selon mes informations, 5 soldats ukrainiens ont été tués et beaucoup ont été blessés donc nous étions obligés de répondre". "Nous sommes déterminés à poursuivre les efforts pour appliquer les accords de Minsk 2 mais pour cela il faut avoir la volonté des deux côtés". Une volonté qui, pour l'ambassadeur, manque cruellement aux séparatistes et aux Russes.
"C'est une guerre déclenchée par Vladimir Poutine". L'Ukraine et les Occidentaux sont-ils impuissants face à la Russie de Vladimir Poutine ? "Nous faisons notre possible", répond Oleg Shamshur. "Il faut accentuer la pression sur Vladimir Poutine. Nous sommes une nation pacifique mais nous défendons notre pays, c'est une guerre déclenchée par Vladimir Poutine", a-t-il martelé. L'ambassadeur a avoué que le leader russe lui faisait peur "car les pertes sont très importantes, environ 7.000 avec 20% du PIB gâché du fait de l'annexion de la Crimée et les combats dans l'Est".