Le président français Emmanuel Macron a dit lundi qu'il espérait amorcer une "désescalade" dans la crise russo-occidentale au sujet de l'Ukraine, durant les premières minutes de sa rencontre au Kremlin avec son homologue Vladimir Poutine.
Construire des "éléments de confiance"
"La discussion peut amorcer ce vers quoi nous devons aller, ce qui est une désescalade", a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant vouloir "éviter la guerre" et "construire les éléments de confiance, de stabilité, de visibilité pour tout le monde". Selon le président français, cette "réponse utile" vise à "éviter la guerre" entre la Russie et l'Ukraine et à "construire les éléments de confiance, de stabilité, de visibilité pour tout le monde". M. Macron a jugé que la situation actuelle en Europe était "critique" et imposait "d'être extrêmement responsable". Vantant le dialogue mené depuis 2019 avec la Russie, il a estimé qu'il était "nécessaire car c'est le seul qui permet de bâtir une vraie sécurité et stabilité pour le continent européen".
Ce vers quoi nous devons aller, c’est la désescalade. Nous en connaissons les termes. Grandes questions de sécurité collective, question ukrainienne, situation sécuritaire en Biélorussie et dans toute la région : avançons. pic.twitter.com/sXEDLGf4jO
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 7, 2022
Vladimir Poutine a quant à lui salué les efforts français "pour résoudre la question de la sécurité en Europe". "Je vois combien d'efforts sont faits par les autorités françaises pour résoudre la question de la sécurité en Europe", notamment pour "trouver un règlement à la crise" en Ukraine, a déclaré Vladimir Poutine, au début de la rencontre avec Emmanuel Macron.
Des "préoccupations communes"
Vladimir Poutine a estimé que la Russie et la France avaient des "préoccupations communes concernant la sécurité en Europe". Il a salué les "efforts" de Paris pour "résoudre le problème de la sécurité en Europe", notamment celui visant à "trouver un règlement à la crise" en Ukraine.
La visite de Macron à Moscou intervient en pleine flambée de tensions entre les Occidentaux et la Russie, accusée d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une invasion. Le président français est le premier dirigeant occidental de premier plan à rencontrer le président russe depuis l'accroissement des tensions en décembre. Mardi, il se rendra en Ukraine pour s'y entretenir avec le président Volodymyr Zelensky.
Rien sans les Ukrainiens
Américains et Européens proposent des discussions sur les inquiétudes de la Russie en matière de sécurité sans céder sur les points clés, suggérant des gestes de confiance comme des visites réciproques de sites militaires, ou encore des mesures de désarmement. Des propositions jugées "positives" mais "secondaires" par Moscou.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, recevant son homologue allemande Annalena Baerbock à Kiev lundi, a martelé que la Russie n'arrivera pas à "creuser un fossé entre l'Ukraine et ses partenaires".
Plus tôt, il avait fixé les lignes rouges de l'Ukraine : "Pas de concessions sur l'intégrité territoriale" et "un retrait durable des forces russes de la frontière ukrainienne et des territoires occupés".
Emmanuel Macron a lui promis qu'il n'y aurait aucun "compromis sur la question ukrainienne sans les Ukrainiens". La Russie a déjà annexé une partie de l'Ukraine en 2014, la péninsule de Crimée, après une révolution pro-occidentale à Kiev. Depuis la même année, des séparatistes pro-russes, soutenus par Moscou, sont aussi en guerre avec l'armée ukrainienne dans l'est du pays, dans un conflit qui a fait plus de 13.000 morts.