Alors que le conflit en Ukraine entre dans son dixième mois, la France doit-elle arrêter de livrer ses puissants canons Caesar à Kiev ? "Oui, je le crois", répond Marine Le Pen. Invitée de Laurence Ferrari dans "Punchline" sur Europe 1, la cheffe de file des députés Rassemblement national, explique : "Aider l'Ukraine dans la mesure de nos moyens est quelque chose d'honorable mais nous ne pouvons pas le faire au détriment de notre propre sécurité, de la sécurité de notre propre peuple." Dix-huit canons Caesar, fleuron de l'artillerie française, d'une portée de 40 kilomètres, ont été envoyés en Ukraine et six autres pourraient suivre prochainement.
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"Nous ne pouvons pas aider l'Ukraine au détriment de notre propre sécurité"
Or, pour la finaliste des deux dernières élections présidentielles, il faut corriger le tir car "l'intégralité du matériel que l'on transfère aujourd'hui à l'Ukraine est du matériel qui manque à la France". Plus précisément, "soit il manque [à la France] parce qu'il devait équiper notre armée, soit il ne permet pas à la France de remplir des contrats qui ont été signés avec d'autres pays à qui nous avions vendu ce matériel."
Et Marine Le Pen d'enfoncer le clou : "Nous ne pouvons pas aider l'Ukraine au détriment de notre propre sécurité. Parce que si demain nous avions besoin de l'intégrité de notre armée, elle ne serait pas en état. [...] La guerre peut arriver, et nous ne sommes pas en capacité, semble-t-il, de la mener à la hauteur de l'efficacité qui devrait être celle de notre armée, de son savoir-faire, de ses capacités humaines. On peut avoir les meilleurs hommes du monde. S'ils n'ont pas le matériel pour pouvoir œuvrer, ils sont en partie démunis."
Pour autant, Marine Le Pen n'est pas fermée à une aide de la France envers l'Ukraine. Elle est en effet favorable à "transmettre du savoir-faire, des formations, du matériel de protection, des gilets pare-balles" à Kiev.