Vladimir Poutine est attendu vendredi à Paris pour un sommet sur l'Ukraine. Il retrouvera François Hollande, mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko. L'enjeu de cette rencontre : la possible levée des sanctions économiques contre la Russie, qui pénalisent de plus en plus le pays.
Une brutale récession. Un chiffre résume la situation : depuis les sanctions, la Russie a perdu un tiers de sa richesse en moins de deux ans. Les spécialistes qui se rendent régulièrement dans le pays racontent à quel point cela se voit à l'oeil nu, entre les magasins qui ferment et les gens qui perdent leur emploi. Il faut ajouter à cela les cours du pétrole en baisse et la crise chinoise qui n'arrange rien à cette brutale récession économique.
Vladimir Poutine vient donc à Paris pour obtenir au moins la perspective d'une prochaine levée de ces sanctions. Un sujet qui pourra être évoqué dès vendredi, confirme-t-on dans l'entourage de François Hollande, d'autant que la France souffre aussi des sanctions, notamment les agriculteurs qui ne peuvent plus exporter vers la Russie.
Une situation calme sur le terrain. Le contexte est favorable : la situation dans l'est de l'Ukraine n'a jamais été aussi calme depuis le début du conflit, qui a fait plus de 8.000 morts depuis avril 2014. Un diplomate estime que si cela continue, les premières sanctions pourront être levées dès le début de l'année prochaine. A condition que les Russes fassent tout de même quelques gestes supplémentaires, par exemple qu'ils laissent l'Ukraine organiser des élections sur tout son territoire, y compris la région rebelle de Donetsk. La dernière fois, les séparatistes pro-Moscou avaient cassé les urnes à coup de crosse et organisé leur propre scrutin.
La Syrie également sur la table
Avant le sommet sur l'Ukraine, Vladimir Poutine s'entretiendra en tête-à-tête avec François Hollande, puis Angela Merkel. Avec au menu de ces discussions le sujet brûlant du moment : le conflit syrien. Entre la Russie et la France, les désaccords sont profonds. Moscou soutient le régime de Bachar al-Assad, alors que Paris veut voir le président syrien quitter ses fonctions au plus tôt, l'accusant d'être le principal responsable du chaos dans le pays.