VIDÉO - Chaque matin tout au long de l’été, Europe1 revient sur les grands reportages qui ont marqué la saison de la radio, en compagnie d’un reporter de la rédaction.
Au mois de février Jean-Sébastien Soldaïni rejoint un autre reporter de la rédaction, Walid Berrissoul, dans l'Est de l'Ukraine. A ce moment-là, les combats font rage entre les séparatistes pro-russes et les militaires ukrainiens pour le contrôle des principales villes du Donbass, la zone frontalière entre Russie et Ukraine.
Il raconte :
"Au moment où j'arrive sur place, l'un des points stratégiques vient de tomber aux mains des séparatistes. C'est la ville de Debaltseve qui permet de contrôler toutes les routes et voies ferrées de la région. Après plusieurs jours de bombardements, je trouve des gens encore apeurés dans des caves, privés de nourriture et d'eau. Les combats cessent peu-à-peu. Et à ce moment tout le monde imagine que les séparatistes réservent le même sort à une autre ville stratégique. Le port de Marioupol qui en plus d'offrir un accès à la mer ouvrirait la voie vers la Crimée. Mais là, les 500 000 habitants sont bien déterminés à rester ukrainiens."
Et c'est ce que Jean-Sébastien constate en se rendant dans certains lieux discrets de la ville où la population s'organisait pour offrir une aide logistique aux militaires. Toute l'ingéniosité locale est mise en oeuvre pour s’en sortir.
"Impossible de dire si cet appui de la population permet à Marioupol de résister. En tout cas, depuis le début de la guerre dans l'Est de l'Ukraine les soldats de Kiev ont réussi à repousser par trois fois les offensives des séparatistes si bien qu'une ligne de front semble s'être figée à 10 kilomètres de la ville. Une ligne de front avec des tranchées, des lignes de défense où des combats ont lieu presque chaque nuit."