Six personnes ont été tuées et 23 autres blessées dans une frappe russe mardi matin sur la ville de Zaporijjia dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan annoncé par le gouverneur régional. Le précédent était de six morts et neuf blessés. "Trois personnes sont dans un état extrêmement grave", a précisé le gouverneur Ivan Fedorov à la télévision. Le tir de "missile" a atteint un "site d'infrastructures", a-t-il ajouté. "L'incendie qui s'est déclaré sur les lieux a pu être éteint", a dit le gouverneur sur Telegram à la mi-journée.
Risque de nouvelle offensive
Peu avant la frappe, une alerte aérienne du fait d'un risque d'attaque de missiles balistiques avait été déclenchée dans la région qui abrite aussi la plus grande centrale nucléaire d'Europe, occupée par la Russie depuis le début de son invasion de l'Ukraine début 2022. Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a réagi sur Telegram en appelant les Occidentaux à faire davantage pour aider l'Ukraine.
"Zaporijjia. Une nouvelle attaque russe, il y a des morts, des blessés. La violence doit être stoppée par des actions fermes. Les alliés doivent agir de manière plus ferme", a-t-il martelé. Kiev taxe les Occidentaux de timidité face à la Russie, alors que celle-ci est accusée de déployer des troupes nord-coréennes pour combattre l'Ukraine et qu'elle accélère ses conquêtes dans l'est de ce pays, usant de sa supériorité en armes et en hommes.
Arrosée par le Dniepr, la ville de Zaporijjia, la capitale de la région éponyme, comptait plus de 700.000 habitants avant cette guerre. Elle se trouve à environ 35 kilomètres à vol d'oiseau des positions russes et 50 kilomètres de la centrale nucléaire du même nom. Plusieurs médias et blogueurs militaires ukrainiens ont évoqué, ces jours-ci, le risque d'une éventuelle offensive russe dans cette région. Les bombardements russes sur Zaporijjia se sont par ailleurs intensifiés ces dernières semaines.
Une telle opération s'ajouterait ainsi au principal assaut russe sur le front oriental, où l'armée ukrainienne recule depuis des mois. Le Kremlin, dont les forces contrôlent une partie de la région de Zaporijjia, a revendiqué fin 2022 l'annexion de l'ensemble de ce territoire.
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Attaques dans l'est
Dans la même journée de mardi, un autre bombardement russe a provoqué la mort de deux personnes, des civils de 48 ans, à Glouchkivka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Les forces russes font également pression sur cette région, notamment sur la ville de Koupiansk où les autorités ont exhorté la population à fuir. Également dans l'est, deux civils ont péri dans une localité près de la ville de Lissitchansk, dans la région de Lougansk, dont Moscou revendique aussi l'annexion.
"Une voiture civile avec deux passagers a été attaquée par les forces armées ukrainiennes à l'aide d'un drone dans la ville de Privolyé", a expliqué l'administration locale installée par Moscou, dans cette région qui est quasiment entièrement sous son contrôle.