Un baron du trafic d'espèces en danger en Asie, Boonchai Bach, a été arrêté vendredi soir par la police thaïlandaise, qui porte ainsi un coup à l'un des principaux gangs impliqués dans la contrebande d'ivoire, de corne de rhinocéros et de tigres vers la Chine et le Vietnam.
Âgé de 40 ans, ce Vietnamien, également citoyen thaïlandais, a été arrêté à Nakhon Phanom, dans le nord-est du pays, alors qu'il organisait le trafic de 14 cornes de rhinocéros pour une valeur d'environ un million de dollars entre l'Afrique et la Thaïlande. "C'est un gang majeur du trafic et Boonchai est l'un des chefs", a déclaré aux journalistes le chef adjoint de la police nationale, le général Chalermkiat Srivorakan, après l'arrivée du suspect à l'aéroport de Bangkok. "Boonchaï a admis son implication", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il risquait jusqu'à quatre ans de prison.
Une arrestation en décembre, menant à celle de Bach. Cette arrestation survient après celle, le 12 décembre, de Nikorn Wongprachan, un responsable des Parcs nationaux et de la protection de la vie sauvage en Thaïlande. L'homme a été interpellé dans le principal aéroport de Bangkok alors qu'il tentait d'en faire sortir une corne de rhinocéros saisie par les autorités. C'était un ressortissant chinois, arrêté la veille à son arrivée de Johannesburg en Afrique du sud, qui l'avait transportée jusqu'en Thaïlande. Cette arrestation a mené jusqu'à Boonchai Bach, qui finance le réseau.
Un homme qui contrôlait la chaîne d'approvisionnement depuis l'Asie et l'Afrique. Durant des années, le clan Bach opère depuis Nakhon Phanom, à la frontière du Laos, point de passage pour le trafic de faune sauvage vers le Laos et le Vietnam. Selon Freeland, organisation de lutte contre le trafic qui travaille en étroite collaboration avec la police thaïlandaise, Bach "contrôle la chaîne d'approvisionnement depuis l'Asie et l'Afrique vers les principaux revendeurs au Laos, Vietnam et Chine". La Chine et le Vietnam font partie des principaux marchés pour le commerce illégal d'espèces menacées ou protégées, les produits dérivés des cornes d'éléphants et de rhinocéros, ou encore des écailles de pangolin, sont parés de vertus très controversées dans la médecine traditionnelle.