Le djihadiste français Kevin G., qui se dit "un repenti" du groupe Etat islamique (EI), a été transféré vendredi soir en France depuis la Turquie où il avait été incarcéré à son retour de Syrie. Visé par un mandat d'arrêt international, le Français de 24 ans avait rejoint la Syrie fin 2012, ralliant d'abord les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'EI. En juin 2016, il avait quitté la Syrie avec ses quatre femmes françaises et six enfants dans le but de rejoindre la France, se disant "repenti" dans une lettre adressée aux autorités françaises, avant d'être incarcéré en Turquie.
Une cible importante des services de renseignement français. Expulsées par les autorités turques vers la France quelques semaines avant lui, ses quatre femmes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placées en détention entre octobre et novembre 2016. Le jeune homme est une cible importante des services de renseignement français : recruteur présumé de l'EI, il est aussi soupçonné d'être directement impliqué dans son financement.
Le 23 septembre 2014, l'ONU avait placé Kevin G. sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, faisant ainsi l'objet de sanctions internationales et d'interdictions de voyager. Son parcours comporte de nombreuses zones d'ombre pour les enquêteurs : Pourquoi a-t-il pris contact avec la France ? Quelles sont ses motivations réelles ? S'agit-il véritablement d'un repenti comme il le prétend ? Désormais sur le sol français, les autorités espèrent qu'il pourra livrer des informations précieuses sur l'organigramme et le financement de l'EI.