Un élu franco-suisse du canton de Genève, Pierre Maudet, s'est déclaré prêt à renoncer à son passeport français s'il est nommé ministre, afin de désamorcer une polémique déclenchée par un parti de la droite populiste.
Pour l'UDC, Pierre Maudet pourrait être un "mercenaire français en Suisse". La Constitution n'empêche pas un "double national" de briguer un poste au gouvernement, mais le parti UDC (droite populiste) reproche à Pierre Maudet son passeport français qui en ferait, s'il était nommé, "un mercenaire français en Suisse".
Plusieurs candidats se sont déjà manifestés pour entrer au gouvernement après l'annonce de la démission du chef de la diplomatie helvète, Didier Burkhalter.
Pierre Maudet explique n'avoir fait que recevoir la nationalité française. "J'ai reçu la nationalité française à ma naissance sans l'avoir demandée (...) si je devais être nommé conseiller fédéral (ministre), après une discussion collégiale, je pourrais rendre mon passeport français, quitte à le reprendre à la fin de mon mandat", a déclaré l'élu genevois de 39 ans, cité par la Tribune de Genève et considéré comme une étoile montante de la scène politique suisse.
Membre du gouvernement du canton de Genève depuis 2012, Pierre Maudet est en charge du secteur de la sécurité et de la police. Il est membre du parti libéral-radical.
Élection le 20 septembre prochain. Le futur conseiller fédéral doit être élu par le Parlement le 20 septembre. Quelque 900.000 Suisses ont une double nationalité, et selon Pierre Maudet, celle-ci "ne fait pas de moi, ni des quelque 900.000 Suisses qui sont dans le même cas, des citoyens de seconde zone".
Mais selon le président de la section genevoise de l'UDC, Marc Fuhrmann, "ce n'est pas la question des origines du candidat qui nous préoccupe, mais celle de son allégeance".
L'UDC est également connu pour avoir proposé des votations anti-immigration. "Il faut s'imaginer que Pierre Maudet pourrait devenir président de la Confédération, et lors d'une visite d'État à Paris, devrait montrer son passeport français à son arrivée. C'est tout simplement absurde à un tel niveau de pouvoir, il deviendrait presque un mercenaire français en Suisse", a-t-il dit, cité par la Tribune de Genève. Le parti UDC, premier parti de Suisse, est connu pour son opposition aux étrangers et est notamment à l'origine de plusieurs votations anti-immigration.