Un groupe palestinien inconnu a revendiqué lundi l'attaque au camion-bélier qui a tué quatre soldats israéliens dimanche à Jérusalem. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a attribué dimanche cette attaque à Daech (acronyme arabe de l'organisation État islamique), bien que l'organisation djihadiste n'ait pas de présence connue en Cisjordanie. Dans le message de revendication en arabe diffusé sur les réseaux sociaux, les "Groupes du martyr Baha Eleyan" disent cependant être constitués exclusivement de Palestiniens qui n'ont "aucune relation en dehors de la Palestine".
Un groupe lié à un "martyr". "Ce n'est pas la première opération menée par nos groupes et elle sera suivie par une multitude d'autres opérations pour défendre notre Jérusalem et venger nos martyrs et nos détenus", dit le texte. Le nom "Baha Eleyan" pourrait se référer à un jeune Palestinien qui a été tué au début de la vague de violences, notamment des attaques au couteau, depuis octobre 2015. Dans un message publié sur sa page Facebook avant sa mort, le jeune homme avait émis le souhait que les groupes armés palestiniens ne s'attribuent pas son "martyr" en expliquant qu'il allait mourir "pour cette terre, pas pour eux".
Des militants palestiniens a priori sans lien avec Daech. "Les attaques palestiniennes sont très majoritairement motivées par le nationalisme, pas par la religion", relève Orit Perlov, chercheur associé à l'Institut pour les études sur la sécurité nationale à Tel Aviv. Yossi Melman, un expert écrivant dans les colonnes du journal Ma'ariv, rappelle pour sa part que les Palestiniens ont utilisé des voitures-béliers bien avant que Daech ne soit créé. Un porte-parole des services de sécurité de l'Autorité palestinienne, Adnan al Dmairi, a nié de son côté toute présence organisée de Daech en Cisjordanie, tout en reconnaissant que des Palestiniens ont pu exprimer leur sympathie pour l'organisation djihadiste sur les réseaux sociaux.