Après l'arrestation d'une cellule soupçonnée de préparer des attentats, à quelques jours du début des JO-2016, la lutte antiterroriste au Brésil a rebondi jeudi avec l'arrestation d'un homme qui a prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI).
En lien avec des terroristes depuis 2014. La police a annoncé jeudi avoir arrêté la veille un Brésilien d'origine libanaise, Chaer Kalaoun, d'une trentaine d'années, lié à l'EI. "Le détenu à Rio de Janeiro était déjà impliqué, il avait un lien avec des entités terroristes depuis la Coupe du monde (2014)", a déclaré dans la soirée le ministre de la Justice, Alexandre de Moraes, en visite dans l'Etat de Bahia. "Ensuite, nous avons continué à enquêter sur lui et il a quitté le Brésil", a-t-il ajouté. "Il est allé en Syrie, est revenu au Brésil et a fait allégeance à l'Etat islamique. C'est pourquoi il a été nécessaire d'approfondir l'enquête et nous avons décrété sa capture."
Possession d'armes et recrutement ? Selon la presse brésilienne, la police soupçonnerait Chaer Kalaoun de recruter des gens au Brésil. Les quotidiens Folhaet Estadaode Sao Paulo indiquent que Chaer Kalaoun s'était rendu au Liban en 2013 et qu'en 2014, pendant le Mondial de football, il avait été arrêté pour port d'armes illégal. Le procès est encore en cours. L'avocat de Chaer Kalaoun, Edison Ferreira, a dit jeudi que son client avait "été arrêté pour avoir posté des commentaires sur l'Etat islamique, mais il n'y a rien de concret". "Il n'a aucun lien avec l'EI", a insisté l'avocat. "Il ne lui a pas prêté allégeance, donc, il n'est pas en train de recruter, d'amener des personnes, de collaborer ni d'encourager les projets de l'EI".
Pas de lien avec la cellule démantelée. La police et le ministre de la Justice ont par ailleurs précisé que cette arrestation n'avait "aucune relation" avec l'opération Hashtag de la semaine dernière, lors de laquelle avait été arrêtée une cellule de 12 personnes planifiant des attaques terroristes pendant les JO. Dans un contexte international marqué par la multiplication des attaques ces dernières semaines, notamment l'attentat dans une église en France mardi, le dispositif sécuritaire prévu pour les JO s'est déployé depuis dimanche dernier, avec la mobilisation de quelque 85.000 membres des forces de l'ordre.