Un hôpital australien refuse de renvoyer un bébé dans un camp de réfugiés controversé géré par l'Australie sur l'île de Nauru, dans le Pacifique, jugeant cet environnement inadapté pour un enfant de douze mois.
Asha, fille de demandeurs d'asile népalais, avait été hospitalisée fin janvier à Brisbane après avoir été brûlée à l'eau bouillante dans le camp de Nauru.
Elle risque désormais, avec 36 autres bébés de demandeurs d'asile nés sur le sol australien, d'être renvoyée sur l'île, en raison d'une décision de la Haute cour australienne. Mais un porte-parole de l'hôpital Lady Cilento a indiqué qu'Asha "ne pourra sortir que quand un domicile approprié aura été identifié", une position qui a été soutenue dimanche par le ministre de la Santé de l'Etat du Queensland, Cameron Dick.
La politique d'immigration australienne vivement critiquée. L'Australie mène une politique d'immigration très dure : les bateaux de migrants sont refoulés en haute mer et ceux qui parviennent malgré tout à gagner les rives sont placés dans des camps à Nauru, sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, et sur l'île Christmas, dans l'océan Indien. Même si leur demande d'asile est jugée fondée, les réfugiés n'ont pas le droit de s'établir en Australie, mais se voient proposer une installation dans un pays tiers. La Haute cour australienne a rejeté début février le recours d'une Bangladaise contre son placement à Nauru, ce qui ouvre la voie au renvoi de 267 personnes sur cette île reculée. Mais de plus en plus de voix s'élèvent pour contester le renvoi dans ces camps des réfugiés.
Dimanche, des activistes d'ActionAid, Amnesty International, GetUp! et Greenpeace ont déployé sur des embarcations dans la baie de Sydney une bannière reprenant le slogan de cette campagne qui fait fureur sur les réseaux sociaux: #LetThemStay ("Laissez les rester"). Le gouvernement conservateur soutient que sa politique dissuade les passeurs et les migrants.