Un jeune italien sous-payé affronte son employeur dans une vidéo virale sur TikTok

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La vidéo d'un serveur italien, apparaissant en train d'affronter son employeur pour demander meilleure rémunération de ses heures, est devenue virale sur TikTok en Italie. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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avec AFP // Crédits photo : Lionel BONAVENTURE / AFP , modifié à
Une vidéo, visionnée près de 500.000 fois sur le réseau social TikTok en l'espace de trois jours et abondamment commentée dans les médias, montre Mohamed, qui travaille dans un restaurant de Modène, près de Bologne, en train d'affronter son employeur pour demander une meilleure rémunération de ses heures.

La vidéo d'un serveur italien, apparaissant en train d'affronter son employeur pour demander meilleure rémunération de ses heures, est devenue virale sur TikTok en Italie où les jeunes sont nombreux à être payés une misère et au noir. Visionnée près de 500.000 fois sur le réseau social en l'espace de trois jours et abondamment commentée dans les médias, elle montre Mohamed, qui travaille dans un restaurant de Modène, près de Bologne, et vient de terminer son service de six heures, de 18H00 à minuit. 

 

"Nous ne sommes pas tous comme ça"

Il a servi des dizaines de clients dont certains le "traitent si mal" qu'il est au bord des larmes, raconte-t-il dans la vidéo. Au moment de récupérer ses gages auprès de son employeur, celui-ci lui donne 20 euros, de la main à la main, pour solde de tout compte. Un peu plus de trois euros de l'heure, au noir : ni cotisations sociales, ni retraite. Mohamed proteste. Et décide de diffuser la discussion en direct sur son compte TikTok sous le pseudonyme chinwiii.730.

"Combien tu veux ? 30 euros ?", demande l'employeur. "30 euros non plus, ça fait quatre euros de l'heure, tu te moques de moi ? Les travailleurs au noir, on les paye au minimum huit euros", répond le jeune homme, selon lequel 50 euros lui avaient été promis. Les centrales syndicales italiennes Cgil, Cisl et Uil ont dénoncé dans un communiqué commun "des abus courants, de même nature, dans de nombreux secteurs", après la diffusion de la vidéo.

"Je me suis cassé le dos"

Stefano Corghi, président d'un collectif de restaurateurs de la ville de Modène a quant à lui assuré : "Nous ne sommes pas tous comme ça". L'Italie figure parmi les cinq derniers pays de l'Union européenne avec la Finlande, la Suède, le Danemark et l'Autriche, où il n'existe pas de salaire minimum légal, les salaires étant déterminés par la seule négociation collective. L'opposition de centre gauche a soumis cette année une proposition de loi visant à créer un revenu minimum fixé à 9 euros brut de l'heure, un projet qui se heurte toutefois au refus de la coalition de droite et d'extrême droite dirigée par Giorgia Meloni.

"Je me suis cassé le dos", poursuit Mohamed dans sa vidéo. "C'est comme ça que vous voulez faire travailler les jeunes, que vous voulez vous enrichir ? On dit que les jeunes Italiens ne veulent pas travailler. Comment on peut dire une chose pareille ? Honte à vous, les employeurs italiens". De guerre lasse, le restaurateur finit par lui donner 50 euros. "Je suis au chômage et je cherche du travail. J'ai envoyé mon CV partout, pour l'instant sans réponse", a-t-il raconté au quotidien Il Corriere della Sera. Le chômage des jeunes en Italie est l'un des plus élevés en Europe, à 21%, et le triple de la moyenne nationale italienne, selon l'Institut national de la statistique.