Un journal sud-coréen a exhorté lundi Séoul à se doter de l'arme atomique, faisant part de ses doutes quant à la relation avec Washington au lendemain du sixième essai nucléaire nord-coréen.
Interdiction de développer un programme nucléaire. Pyongyang a provoqué la consternation de la communauté internationale dimanche en effectuant son plus puissant essai nucléaire à ce jour. La Corée du Nord a affirmé qu'elle avait testé une bombe H pouvant être montée sur un missile intercontinental. La Corée du Sud, où sont stationnés 28.500 militaires américains, a interdiction de développer un programme nucléaire militaire, aux termes d'un accord conclu en 1974 avec les Etats-Unis, qui s'engagent en retour à la protéger avec leur "parapluie nucléaire". Mais la menace atomique de plus en plus forte du Nord pousse certains Sud-Coréens à prôner une émancipation de la tutelle nucléaire américaine.
"Accord caduque". "Au moment où des armes nucléaires sont agitées au-dessus de nos têtes, nous ne pouvons pas toujours dépendre du parapluie nucléaire et de la dissuasion américaine", peut-on lire lundi dans un éditorial du journal Donga Ilbo. L'armée américaine entreposa un temps des armes nucléaires en Corée du Sud, après la Guerre de Corée (1950-1953). Mais elle les retira en 1991, quand le Sud et le Nord affirmèrent ensemble leur intention d’œuvrer en faveur de la dénucléarisation de la péninsule. Cet accord est désormais caduque, estime le Donga Ilbo.
Une éventualité qui alarmerait Pyongyang. "Il n'y a aucune raison de s'accrocher à cette déclaration puisqu'on en est désormais à la 'dénucléarisation de la Corée du Sud' et non à la 'dénucléarisation de la péninsule coréenne'", indique l'éditorial. Le gouvernement sud-coréen, poursuit le journal, ne devrait pas hésiter à permettre le retour des armes nucléaires tactiques américaines ainsi qu'à se lancer dans le développement de ses propres armes. Une telle éventualité ne manquerait pas d'alarmer Pyongyang, qui justifie sa course à l'arme atomique par la menace que font planer les arsenaux américains sur sa survie même.