Les seize chefs d'Etat réunis dimanche à Bruxelles ont été incapables de trouver une solution à l’échelle européenne sur la question migratoire. Emmanuel Macron et Angela Merkel évoquent désormais des coopérations au cas par cas.
Pas de solution miracle sur la question migratoire après la réunion de 16 chefs d’Etat et de gouvernement de l'Union européenne dimanche à Bruxelles. Emmanuel Macron a néanmoins salué une réunion "utile" selon lui, car "elle a permis d'écarter des solutions non conformes à nos valeurs, comme les stratégies de refoulement".
"Respect et solidarité". "Nous avons des valeurs, c'est ce qui nous a fait, et à chaque fois que nous les avons trahis, nous avons créé le pire", a estimé le président français. "Les valeurs de l'Europe, c'est le respect des droits de l'homme et des droits des individus, c'est le respect des autres Etats et de leur intégrité et c'est ce respect et cette solidarité qui nous tiennent", a-t-il encore voulu rappeler. Et alors que l'affaire de l'Aquarius a soulevé de vives tension entre la France et l'Italie autour de leur politique migratoire respective, Emmanuel Macron a voulu balayer les polémiques : "sur ce sujet, la France n'a de leçons à recevoir de personne, nous sommes, cette année, le deuxième pays d'accueil des demandeurs d'asile".
Des divergences irréconciliables. Mais au-delà des déclarations d'intention, les Etat peinent à s'entendre. Et c'est d'ailleurs la seule nouveauté du mini-sommet de dimanche : l'Europe admet enfin qu'elle est paralysée par ses divisions. Il n'y a pas eu de texte commun ou de conférence de presse finale pour faire passer un message unique, et la chancelière allemande, moins optimiste que le président français, a admis qu'il n'y aurait pas de solution globale. Entre les pays comme l'Italie qui veulent une réponse à l'échelle du continent et ceux comme la Hongrie qui refusent de prendre leur part, le fossé semble infranchissable.
Une Europe des cercles. Angela Merkel ouvre néanmoins la porte à des coopérations entre volontaires, sur le modèle de ce qui s'est passé pour l'Aquarius : le navire ayant finalement été accueilli par l'Espagne, et la France ayant proposé de prendre des réfugiés. "La solution que nous devons réussir aujourd'hui à porter, est une solution européenne, que ce soit une coopération à 28 ou entre plusieurs Etats qui décident d'avancer ensemble", a également développé Emmanuel Macron.
Les pays européens sont aussi invités à conclure des accords bilatéraux entre eux pour renvoyer les migrants qui ont déjà déposé une demande d'asile ailleurs. Mais ces initiatives, relativement limitées, continuent de claquer comme un constat d'échec pour l'Europe à 28.