Une centaine de personnes dont 21 policiers, ont été blessées lundi lors d'une manifestation d'étudiants au Niger, selon un bilan officiel mardi qui fait aussi état d'un "mort suite à une chute", version contestée par les manifestants.
313 personnes interpellées. "Le bilan provisoire se présente comme suit sur l'ensemble du territoire : 313 personnes interpellées dont 57 libérées, 109 blessées dont 88 manifestants et 21 policiers", détaille un communiqué du gouvernement.
Le communiqué "déplore le décès de Mala Bagalé", un "manifestant blessé suite à une chute". Cette mort n'a aucun lien avec les "opérations de maintien de l'ordre" qui n'ont occasionné "aucune perte en vie humaine", insiste le communiqué.
Controverse sur la cause de la mort d'un étudiant. Selon cette version, Mala Bagalé "s'est librement présenté aux forces de l'ordre" qui "lui ont rapidement porté secours en l'évacuant à l'hôpital de Niamey" où "il rendit l'âme à 17 heures". Les autorités annoncent "l"ouverture d'une enquête" pour "déterminer les circonstances de cet accident mortel".
En revanche, le syndicat Union des scolaires Nigériens (USN) a affirmé que Mala Bagalé, étudiant en troisième année de Sociologie, avait succombé après avoir été atteint par "une grenade lacrymogène".
La victime aurait reçu une grenade lacrymogène dans la nuque selon un syndicat étudiant. "Notre camarade discutait devant la grande porte du campus, avant même le mouvement et a reçu un tir tendu de grenade lacrymogène dans la nuque", a déclaré, Yayé Djibo, le secrétaire général adjoint de l'USN sur les radios et télévisions locales.
Lundi à Niamey, des centaines d'étudiants ont manifesté en paralysant la circulation à l'aide de pneus enflammés, de troncs d'arbres et de blocs de pierres, principalement sur la rive droite du fleuve Niger où se trouve l'université.
Le campus de Niamey fermé jusqu'à nouvel ordre. La manifestation a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre qui ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont riposté par des jets de pierres, selon les images diffusées par une télévision locale. Les autorités ont fermé le campus de Niamey, le plus important du Niger avec plus de 20.000 étudiants, "jusqu'à nouvel ordre".
D'après le bilan officiel, 15 véhicules, dont 12 appartenant à la Police nationale, ont également été "endommagés" et "de nombreux biens publics et privés vandalisés".