Le navire Diciotto des gardes-côtes italiens est arrivé mardi soir dans le port de Pozzallo, à la pointe sud de la Sicile, où il devait débarquer plus de 500 migrants, dont une quarantaine secourus il y a une semaine au large de la Libye par un navire de la marine américaine.
Une quarantaine de migrants secourus la semaine dernière. Une dizaine de ces migrants très déshydratés, dont six enfants, trois femmes et un homme, avaient auparavant été acheminés en priorité à Pozzallo et pris en charge par la Croix rouge italienne. On ignore s'ils faisaient partie du groupe d'une quarantaine de migrants sauvés au large de la Libye mardi dernier et qui ont ensuite passé une semaine en mer, d'abord sur le USNS Trenton, un navire à grande vitesse de la marine américaine, et ensuite à bord du Diciotto sur lequel ils ont été finalement transportés. Au cours de leur sauvetage, une douzaine de corps sans vie avaient également été repérés par l'équipage du Trenton, qui avait toutefois privilégié le sauvetage des survivants, selon un communiqué de la marine américaine.
Un navire de l'ONG Sea Watch, appelé à la rescousse, se trouvait à proximité et avait offert son aide, à condition de pouvoir accoster avec ces migrants dans un port italien, ce que les autorités italiennes lui ont refusé. Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur et nouvel homme fort de la politique italienne, a clairement fait savoir qu'il serait désormais impossible aux bateaux des ONG venant en aide aux migrants en difficulté au large de la Libye, de débarquer leur "cargaison humaine" dans les ports italiens.
Les ONG complices des passeurs, selon Salvini. Et conformément à ces nouvelles directives, le navire humanitaire Aquarius, avec 630 migrants à bord, avait été contraint de rester au large des côtes maltaises avant de faire route vers l'Espagne où il a accosté dimanche après une semaine de mer. Le nouveau ministre de l'Intérieur italien, qui a pris ses fonctions le 1er juin, accuse les ONG de se faire les complices des passeurs qui opèrent en Libye. La justice italienne a pourtant classé mardi, faute de preuves, une affaire dans laquelle deux ONG, dont Sea Watch, étaient accusées d'avoir des liens avec ces trafiquants et d'avoir favorisé l'immigration clandestine en Italie.