Un Néerlandais de 44 ans a été condamné à trente jours de prison pour "insulte intentionnelle envers le roi Willem-Alexander" des Pays-Bas sur sa page Facebook, a indiqué jeudi le tribunal d'Overijssel, au Nord.
Un comportement "inacceptable". L'homme avait qualifié le roi de meurtrier, de violeur et de voleur et avait placé une photo truquée d'une exécution imminente où la tête d'une des futures victimes avait été remplacée par celle du roi, a expliqué la justice néerlandaise dans un communiqué. Le tribunal a jugé que l'individu avait atteint la dignité du roi "notamment en raison de la position constitutionnelle du roi et de la corrélation avec l'intérêt national": "ce comportement est inacceptable dans notre société et justifie que le suspect se voie imposer une peine."
Une loi bientôt réexaminée ? Condamné à trente jours de prison, dont seize avec sursis, l'individu, qui a passé quatorze jours en détention préventive l'année dernière, ne doit pas retourner en prison, a précisé le communiqué. Récemment, le parti progressiste D66 a introduit une proposition de loi visant à supprimer le crime de lèse-majesté de la loi, selon la télévision publique néerlandaise NOS. Le roi Willem-Alexander, qui a réagi à cette initiative d'après NOS, considère que la loi de lèse-majesté doit pouvoir être examinée, suit le débat et en accepte les résultats.
Jusqu'à cinq ans de prison. Une polémique avait surgi aux Pays-Bas après qu'un militant avait crié "Fuck the King, Fuck the Queen and Fuck the Royal House" lors d'une manifestation en novembre 2014. Le parquet, qui avait entamé des poursuites, avait fait volte-face, suite aux contestations qui s'étaient élevées dans ce pays attaché à la liberté d'expression. En vigueur depuis 1881, la loi prévoit une peine allant jusqu'à cinq ans de prison ou 20.000 euros d'amende. Dans la pratique, de telles poursuites sont rares. Quelque 18 affaires ont été menées par le parquet néerlandais pour lèse-majesté entre 2000 et 2012 et près de la moitié ont mené à une condamnation, selon la télévision publique.