Les États-Unis ont inculpé* jeudi un Nord-Coréen accusé d'avoir participé pour le compte du régime de Pyongyang à plusieurs cyberattaques de grande envergure, dont le piratage du studio de cinéma Sony en 2014 ou l'attaque au rançongiciel Wannacry en 2017, selon un communiqué du Trésor.
"Aujourd'hui (jeudi), le ministère de la Justice a lancé des poursuites pénales" contre Park Jin Hyok, a annoncé le Trésor qui, en parallèle, a pris des sanctions contre ce "programmateur informatique" également soupçonné d'avoir attaqué la Banque du Bangladesh en février 2016.
L'acte de mise en accusation a été déposé en juin à Los Angeles, à la suite d'une enquête de plusieurs années menée par le FBI et des procureurs fédéraux, ont précisé les autorités judiciaires de Californie. Ce hackeur, dont la localisation n'est pas précisée, a été employé pendant des années par une entité appelé KEJV, liée aux services de renseignements militaires nord-coréens, selon les services du procureur de Californie. Il lui est reproché d'avoir participé "pour le compte du gouvernement nord-coréen" à certaines des plus importantes cyberattaques des dernières années.
Plus de 300.000 ordinateurs affectés en 2017. En novembre 2014, le studio Sony s'apprête à sortir L'interview qui tue !, une comédie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, quand les données personnelles de quelque 47.000 employés sont volées et une bonne partie mises en ligne. En mai 2017, "Wannacry" affecte 300.000 ordinateurs dans 150 pays. Ce "rançongiciel" (contraction de rançon et logiciel, ransomware en anglais) verrouille les fichiers des utilisateurs et leur réclame 300 dollars (275 euros) pour en recouvrer l'usage. En février 2016, des hackeurs parviennent à voler 81 millions de dollars à la Banque centrale du Bangladesh (BCB).
Mise en cause, Pyongyang a toujours nié toute implication. Dans ces trois dossiers, Pyongyang a été rapidement mis en cause mais a toujours réfuté toute implication. "Nous ne laisserons pas la Corée du Nord compromettre la cybersécurité mondiale pour promouvoir ses intérêts ou générer des ressources en violation de nos sanctions", a déclaré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, cité dans le communiqué. Cette inculpation intervient alors que le président américain Donald Trump a réaffirmé jeudi sa bonne entente avec le numéro un nord-coréen Kim Jong Un. "Nous y arriverons ensemble!", a-t-il tweeté en référence à leurs efforts pour dénucléariser la péninsule.
* Le terme 'inculpation/inculpé' n'existe plus dans la procédure judiciaire française mais est toujours employé en Angleterre, en Belgique ou aux États-Unis... En France, on utilise depuis 1993 le terme de "mis en examen". Europe1.fr a choisi de conserver le terme employé par les autorités judiciaires locales.