Angela Merkel a reconnu lundi des erreurs commises dans la politique migratoire et a promis de tout faire pour que le chaos de l'automne 2015 en Allemagne ne se reproduise pas, au lendemain d'un nouveau revers électoral pour son parti. "Si je pouvais, je remonterais le temps de plusieurs années en arrière afin de pouvoir, avec le gouvernement et les autres décideurs, mieux nous préparer à la situation qui nous a pris un peu de court à la fin de l'été 2015", lorsque des dizaines de milliers de réfugiés ont afflué en Allemagne, a déclaré à la presse la chancelière allemande.
Un million de réfugiés. Si elle a de nouveau défendu sa décision controversée d'ouvrir les frontières aux réfugiés fuyant en particulier la guerre civile en Syrie, elle a esquissé à Berlin un début de mea culpa. "Au bout du compte, c'était totalement justifié, mais cela a aussi abouti à ce que nous ne puissions, pendant un temps, plus complètement contrôler la situation" aux frontières de l'Allemagne, qui a accueilli près d'un million de migrants en 2015, a-t-elle dit. La chancelière a promis, "car nous avons appris de l'histoire", de tout faire pour éviter un nouveau chaos comme celui de l'automne 2015, qui avait mis à rude épreuve les capacités d'accueil du pays.
" L'Allemagne n'a pas été championne du monde de l'intégration "
"Dieu sait à quel point nous n'avons pas pris que des bonnes décisions au cours des dernières années" en matière migratoire, a-t-elle déclaré, soulignant en particulier que l'Allemagne n'avait "pas été championne du monde de l'intégration" des migrants. Angela Merkel a promis de "mieux expliquer" à l'opinion sa politique en matière d'intégration, qui ne progresse "pas assez vite", alors que son parti (CDU) a enregistré dimanche son pire résultat dans une élection régionale à Berlin (17,6%), deux semaines après avoir été humilié dans un scrutin similaire dans le nord-est du pays.
Dans un geste à l'adresse de ses détracteurs, la chancelière a de nouveau promis de ne plus utiliser son slogan volontariste de l'été 2015 en matière d'accueil des réfugiés - "nous y arriverons!" - qui lui vaut aujourd'hui moult critiques et railleries. Selon elle, ce slogan est devenu "une formule creuse" à force d'être répétée et irrite nombre d'Allemands. Dans le même temps, elle a refusé de céder aux sirènes populistes qui demandent l'interdiction de l'immigration musulmane. Une telle mesure serait contraire à la constitution, aux obligations humanitaires de l'Allemagne et à ses "valeurs", a-t-elle dit.