Il va être célébré en héros aux États-Unis. Florent Groberg, 32 ans, a grandi en région parisienne, avant de traverser l'Atlantique quelques années plus tard. Jeudi matin, Barack Obama va lui remettre la médaille d'honneur, la "Medal of Honor". La plus haute distinction de l'armée américaine que seuls dix soldats ont reçue pour leurs actes de courage en Afghanistan.
>> Europe 1 a rencontré Florent Groberg à Washington.
"Je suis juste un soldat ordinaire". Le jeune homme est entouré de ses proches, et des autres soldats qu’il commandait le 8 août 2012. Ce jour-là, un kamikaze s’approche de sa patrouille, dans la province de Kunar, en Afghanistan. Florent l’entraîne au loin. L’homme se fait exploser, provoquant la mort de quatre personnes. Sans l’intervention de Florent Groberg, il y aura pu avoir des dizaines d’autres victimes. Sa propre survie tient presque du miracle. Le soldat s’en sort avec un mollet arraché et le tympan percé.
Il vient de passer trois ans à l’hôpital mais refuse qu’on le traite en héros. "J’ai perdu quatre amis, c’est quatre soldats, alors je ne suis pas excité. Je suis juste un soldat ordinaire. C’est tout. Je faisais mon travail. Cette médaille, c’est pour les gars que j’ai perdus et leurs familles", réagit-il modestement.
La mort de son oncle "a changé sa vie". Florent Groberg a fait graver leurs noms sur un bracelet qu’il ne quitte jamais et qu’il porte juste en dessous d’un autre souvenir : le tatouage du prénom de son oncle, Abdou. Un militaire algérien, dont sa mère lui contait les exploits, à Achères, une ville des Yvelines où il a grandi.
Florent a 11 ans quand il déménage aux Etats-Unis. Et 13 ans lorsque sa vie bascule : Abdou est tué par des terroristes. "Quand j’étais jeune, il a été tué en Algérie par le GIA (Groupe islamique armé, ndlr). Ça m’a changé la vie. C’est pour ça que je suis ici aujourd’hui", confie-t-il au micro d’Europe 1.
"Un amoureux de la liberté". Après son accident, le ranger, soldat d’élite, a dû quitter la force active. Mais il veut continuer à se battre autrement. Il a repris des études et travaille au Pentagone. Les valeurs qu’il défend sont restées les mêmes, assure sa mère : "Florent est un amoureux de la liberté". Et au-delà des frontières, il joue à son tour les mentors : son jeune cousin vient de s’engager dans l’armée française.