Cinquante-cinq personnes ont péri et près de 600 ont été blessées vendredi au Cameroun dans le déraillement d'un train de voyageurs entre Yaoundé et Douala, particulièrement bondé car la route entre la capitale et la métropole portuaire était coupée.
Les causes de l'accident "pas encore élucidées". Le train avait quitté la gare de la capitale aux environs de 13h heure française. Il a déraillé aux abords de la ville d'Eseka (200 km à l'est de Yaoundé), selon le ministre camerounais des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo'o. Le déraillement a fait 55 morts et 575 blessés, a fait savoir dans la soirée le ministre des Transports via la radio-télévision d'Etat (CRTV). Plusieurs wagons ont basculé sur le bas-côté de la voie. "Le pronostic vital de certains blessés est très engagé (...) Les causes de l'accident ne sont pas encore élucidées", selon la CRTV.
De nombreux secours dépêchés. "Les équipes d'intervention et de sécurité sont mobilisées", a assuré de son côté la société chargée du transport ferroviaire, Camrail. La société appartient au groupe français diversifié Bolloré, actionnaire à 77,40%, selon son site internet. "Les équipes de secours sont parties de Douala pour renforcer celles parties de la région du centre. Les sapeurs-pompiers sont en direction d'Eseka aujourd'hui", a déclaré à la presse le gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Ivaha Diboua.
Le trafic routier coupé. Le train était bondé suite à la coupure de la route Yaoundé-Douala après l'effondrement d'un pont sous l'effet de la pluie, ce qui a encore compliqué l'intervention des secours. La route a été coupée dans les deux sens au niveau de Matomb, à 68 km de la capitale à la suite de l'"effondrement d'une buse métallique sur la RN3 (route nationale numéro 3)", a annoncé le ministère des Travaux publics dans un communiqué. "On est en train d'abattre les arbres pour créer un pont piéton", a expliqué Martial Missimikim, responsable d'une ONG de sécurité routière, Securoute, joint depuis Yaoundé. De nombreux voyageurs et automobilistes étaient bloqués de part et d'autre de la route, attendant le retour à la normale, a-t-il rapporté.
Route majeure. Face à cette situation, les voyageurs se sont rabattus en masse vendredi matin vers les gares de Douala et de Yaoundé, nombre d'entre eux n'ayant pas les moyens de prendre l'avion. "Je suis là depuis pratiquement 5h30", a expliqué à la gare de Douala, un voyageur, Isidore Ngakam, qui ignorait encore la nouvelle de l'accident : "apparemment le trafic n'est pas fluide sur les voies ferrées au Cameroun. J'ai peut-être espoir de voyager lundi". La route reliant le port de Douala, capitale économique, à Yaoundé est l'une des plus importantes du pays par la densité du trafic. C'est aussi l'un des principaux axes commerciaux d'Afrique centrales. Les échanges vers le Tchad et la Centrafrique - pays enclavés - transitent aussi par cette route.