Un vaste incendie qui ravage depuis plus de deux mois l'une des principales terres indigènes de l'Etat du Maranhao (nord-est du Brésil) menace une tribu d'Indiens isolés dans la forêt, sans contact avec le monde extérieur, s'est inquiété mercredi Greenpeace.
50% du territoire a déjà brûlé. L'organisation écologiste a survolé la terre indigène Arariboia où vivent 12.000 Indiens de l'ethnie Guajarara et quelque 80 Indiens isolés Awa-Guaja et "50% du territoire a déjà brûlé", a indiqué mercredi Danicley de Aguiar, responsable de Greenpeace-Brésil. "Le feu n'est pas maîtrisé. Des villages et des maisons ont déjà été brûlés et maintenant, cela menace la vie des Awa-Guaja qui vivent près d'ici, au coeur de la forêt."
Plus de 100 km de ligne d'incendie en cours. L'incendie de forêt amazonienne a déjà détruit 190.000 des 413.000 hectares du territoire Arariboia, souligne Greenpeace. Des pompiers sont venus en renfort du Chili pour aider les pompiers brésiliens qui travaillent déjà avec l'aide de 48 Guajararas, a indiqué une porte-parole de Greenpeace. "On est en train de brûler notre forêt, et c'est un crime contre mon peuple et contre les peuples isolés mais aussi contre la biodiversité de cette terre", a dénoncé Olimpio Guajajara, leader de la terre indigène Arariboia.
Les indigènes affirment que l'incendie est "d'origine criminelle". Ils accusent les exploitants forestiers clandestins de l'avoir provoqué. Ils disent que c'est en représailles à l'action des indigènes qui ont mis sur pied une surveillance spéciale de leurs terres pour empêcher la déforestation illégale, selon Greenpeace. En octobre, le gouvernement du Maranhao a déclaré en "situation d'urgence" 11 terres indigènes de cet Etat en raison d'incendies.