Une enseignante canadienne travaillant dans un village reculé de l'Arctique a remporté dimanche à Dubaï le prix du "meilleur professeur du monde", doté d'un million de dollars.
Enseignante dans un village de l'Arctique. Maggie MacDonnell figurait parmi 10 finalistes sur 20.000 candidats de 179 pays, qui s'étaient présentés à un concours international ayant pour objectif de valoriser le métier d'enseignant. Elle enseigne dans le village de Salluit, dans l'Arctique canadien, qui a un taux élevé de suicide, selon sa biographie fournie par les organisateurs du prix. Maggie MacDonnell a indiqué dimanche avoir été témoin de plus de 10 suicides en deux ans. "En tant qu'enseignante, lorsque j'arrive à l'école le lendemain d'un suicide, il y a un siège vide dans ma salle de classe où plane un silence total", a-t-elle affirmé en retenant ses larmes. "Je vous remercie d'attirer l'attention du monde sur eux", a-t-elle ajouté.
Un programme de formation sociale. Cette enseignante a lancé un programme de formation sociale à l'intention de ses élèves - notamment les filles - dans une région où les grossesses d'adolescentes sont fréquentes et les taux d'abus sexuels élevés, selon sa biographie. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a félicité Maggie MacDonnell. "Nous sommes très fiers de vous", a-t-il réagi dans un message transmis par vidéo. La cérémonie de remise du prix a été ouverte par le chanteur lyrique italien Andrea Boccelli.
Elle succède à une palestinienne. Le concours est organisé pour la troisième fois par la fondation Varkey, basée à Dubaï. Le prix est payé par tranches et exige que le gagnant reste enseignant pendant au moins cinq ans. L'an dernier, le concours avait été remporté par une enseignante palestinienne de Cisjordanie occupée, Hanane al-Hroub, pour "l'importance qu'elle donne au jeu dans l'éducation des enfants" afin de contrer la violence dans le milieu scolaire, souvent traumatisé par les retombées du conflit israélo-palestinien.
La fondation a été créée par la famille Varkey, des Indiens immigrés dans les années 1950 aux Émirats arabes unis, alors protectorat britannique. Ils y font fortune en créant des réseaux d'écoles privées, au début destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien venus dans le Golfe après le boom pétrolier.