Une cour d'appel américaine a rejeté tôt dimanche la demande de l'administration Trump de rétablir immédiatement l'application du décret migratoire signé par le président américain. Le département de la Justice avait fait appel samedi soir de la décision d'un juge fédéral bloquant l'application de ce décret signé il y a huit jours par Donald Trump rouvrant ainsi les portes des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen).
"L'opinion de ce soi-disant juge est ridicule et sera cassée!" Le juge fédéral de Seattle (Etat de Washington) James Robart avait émis vendredi soir une injonction temporaire valable sur l'ensemble du territoire américain, qui s'était traduite dès samedi par un renversement - au moins temporaire - des restrictions imposées par le décret. Le ministère de la Sécurité intérieure avait affirmé à l'AFP "qu'en accord avec la décision du juge" il avait "suspendu toutes les actions qui mettent en oeuvre" le décret. "L'opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée!", avait prévenu M. Trump dans une première salve de tweets samedi matin. "Où va notre pays quand un juge peut arrêter une interdiction de voyager faite pour des raisons de sécurité intérieure et quand n'importe qui, même avec des mauvaises intentions, peut entrer aux Etats-Unis", avait-il tweeté à nouveau samedi après-midi.
La diplomatie américaine avait de son côté annoncé samedi être revenue sur la suspension de quelque 60.000 visas. Les vols à travers le monde en direction des Etats-Unis ont de nouveau accepté les ressortissants des sept pays visés par le décret. Ce dernier, qui a engendré une vague d'indignation et de protestations à travers le monde, fermait les portes des Etats-Unis pendant trois mois aux ressortissants d'Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, et Yémen, le temps que les autorités américaines revoient leur dispositif anti-terroriste. Il prévoyait également l'interdiction de tous les réfugiés, ainsi que celle des Syriens indéfiniment.
"On applique immédiatement la décision de justice prise cette nuit". Lufthansa, Etihad, Emirates, Swiss, Qatar Airways ou encore Air France ont changé leur fusil d'épaule du jour au lendemain. "On applique immédiatement la décision de justice prise cette nuit", a assuré samedi à l'AFP un porte-parole d'Air France. Il est "clair que les personnes qui étaient formellement visées par l'interdiction peuvent désormais voyager et être admises aux Etats-Unis", a confirmé à l'AFP Peter Spiro, professeur de droit à l'université Temple de Philadelphie. Son conseil : "se précipiter à l'aéroport et embarquer sur le prochain vol" car, pense-t-il, la réponse de la Maison-Blanche peut arriver "très, très rapidement".