Une des principales dirigeantes des Mères de la Place de Mai, Hebe de Bonafini, a été mise en examen lundi dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds visant l'organisation, selon la justice argentine.
Irrégularités lors de constructions. Le juge argentin Marcelo Martínez de Giorgi estime que des irrégularités ont été commises lors de la construction de logements sociaux entre 2005 et 2011 par l'ONG, symbole de la lutte contre la dictature militaire (1976-1983). Pour le magistrat, la présidente des Mères de la Place de Mai, 88 ans, et Sergio Schocklender, qui était à l'époque son homme de confiance, doivent rendre des comptes sur un détournement de 13 millions de dollars (environ 11,8 millions d'euros) de fonds publics. Hebe de Bonafini et les Mères de la Place de Mai s'estiment victimes des malversations de Sergio Schocklender.
Abusées par leur ancien fondé de pouvoir ? Le juge Marcelo Martinez de Giorgi a repris l'instruction du dossier voici un an. Jusque-là, ni Hebe de Bonafini ni les autres militantes de l'ONG n'ont été inculpées, la justice ayant estimé qu'elles avaient été abusées par leur ancien fondé de pouvoir, Sergio Schoklender. Dans cette affaire, l'ancien numéro 2 du ministère des Travaux publics durant la présidence de Nestor et Cristina Kirchner (2003-2015), José López, a également été mis en examen. Il est en détention préventive depuis juin 2016 pour avoir été pris en train de tenter de dissimuler 9 millions de dollars dans un monastère.
Chaque jeudi à 15h30 (20h30 heure française) depuis 1977, Mères et Grands-mères de la place de mai se réunissent devant le palais présidentiel à Buenos Aires pour réclamer que la lumière soit faite sur le sort des milliers de disparus de la dictature militaire (1976-1983). Hebe de Bonafini, dont deux fils ont disparu, est une des fondatrices du mouvement.