Une émission en arabe de France 24 a été annulée par les autorités au Maroc, faute d'autorisation de tournage dans le pays, où la chaîne d'information reste normalement accréditée, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Deuxième interdiction. L'émission "Hadith al Awassim", prévue vendredi dernier et qui devait être consacrée au mouvement de contestation populaire dans le nord du pays, "n'a pas formulé à l'avance de demande d'autorisation de tournage, en violation de la procédure habituelle", a déclaré un responsable au ministère de la Communication, Abdelilah Tahani. "C'est la seconde fois en deux ans que les autorités interdisent cette émission qui s'apprêtait à tourner quasi clandestinement", a accusé Abdelilah Tahani.
La chaîne "étonnée". "Aucune autre décision n'a été prise à l'encontre de France 24, qui reste une chaîne normalement accréditée au Maroc, avec un correspondant sur place", a-t-il assuré. Interrogé par l'AFP, le correspondant francophone de France 24 a confirmé continuer à travailler normalement. Dans un communiqué publié dans l'après-midi, France 24 s'est "étonnée de nouvelles procédures d'autorisations de tournage qui l'ont conduite à annuler l'enregistrement de son magazine mensuel au Maroc 'Le Débat des Capitales', émission hebdomadaire itinérante de France 24 en arabe".
Rumeurs autour de l'annulation. "France 24 a été contrainte d'annuler son tournage faute d'accréditation", ceci "malgré la livraison dans l'urgence aux autorités marocaines de tous les documents requis (...)", selon la chaîne, qui déplore "certaines rumeurs propagées autour de ce tournage annulé". "La loi a changé et nous n'en avons pas été informé", a également déclaré Marc Saikali, directeur de France 24, précisant qu'il allait demander les nouvelles accréditations. "Je ne désespère pas de trouver un moyen de nous entendre avec le Maroc, avec qui on a de nombreux partenariats", a-t-il poursuivi.
Une société prestataire de services. "France 24 est un média toujours accrédité auprès des autorités marocaines, et il le restera", a commenté de son côté le responsable au ministère de la Culture et la Communication marocain. "Le correspondant de France 24 accrédité au Maroc continue d'accomplir son travail de façon normale et en toute liberté sur l'ensemble du territoire national", selon ce communiqué. "Il se pose en revanche un problème pour France 24 en langue arabe, qui fait appel à une société prestataire de services et dont le correspondant n'est donc pas lié directement à la chaîne", a expliqué Abdelilah Tahani, critiquant par ailleurs sa couverture en arabe des manifestations dans la région d'Al-Hoceïma.
"Nous avons des réserves sur cette couverture, que nous jugeons déséquilibrée et non professionnelle", a accusé ce responsable, affirmant qu'elle "porte atteinte à l'image du royaume".