Une exécution controversée prévue mardi aux Etats-Unis

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N.M. avec AFP
Le détenu, qui souffre d'une tumeur au cerveau et qui doit être exécuté mardi, demande à l'être par inhalation de gaz et non par injection létale comme prévu. 

Les Etats-Unis se préparent à exécuter mardi par injection létale un prisonnier atteint d'une tumeur au cerveau, même si le condamné affirme qu'en raison de sa pathologie que cela va lui causer de vives souffrances. Cette exécution est prévue dans un contexte de vif débat dans le pays sur ce mode de mise à mort, marqué par des problèmes de surdosage, des cas d'intolérance aux hypnotiques ou des erreurs dans la préparation des doses.

Auteur d'un triple meurtre. Détenu dans l'Etat central du Missouri, Ernest Johnson, 55 ans, doit être exécuté à partir de 18 heures locale, après avoir tenté en vain d'obtenir un dernier sursis. Il avait commis un triple meurtre en 1994, les victimes étant trois employés d'une station-service qu'il avait frappés à mort. Il souffre d'une tumeur à évolution lente aux méninges, qui a fait l'objet d'une ablation chirurgicale partielle en 2008.

Inhalation de gaz, un mode moins douloureux ? Selon les avocats d'Ernest Johnson, la perfusion sanguine de pentobarbital, un puissant barbiturique censé neutraliser le système nerveux central, dont certaines zones cérébrales, causera chez le détenu des crises convulsives violentes et incontrôlables et une douleur "intolérable". La défense du prisonnier assure aussi qu'une exécution par inhalation de gaz "réduirait pour lui de façon importante le fort risque, injustifiable, de grave douleur". 

Pas d'alternative. Dans une décision rendue la semaine dernière, un tribunal du Missouri a admis la possibilité que l'accusé endure une "mort anticonstitutionnellement douloureuse". Le 8e amendement de la Constitution américaine bannit en effet les "peines cruelles ou inhabituelles". Mais, a-t-il ajouté, le condamné ne propose aucune solution alternative permettant de procéder rapidement à son exécution. Le juge a donc rejeté le recours de Ernest Johnson. "Actuellement le Missouri ne dispose pas de chambre à gaz opérationnelle", a confirmé lundi David Owen, porte-parole des services pénitentiaires de l'Etat.