Après plus de soixante-quinze ans, une famille a retrouvé des œuvres d’art volées par les nazis pendant la guerre. La restitution a eu lieu samedi à la Chancellerie fédérale, à Berlin et a été organisée par la ministre de la Culture allemande, Monika Grütters.
Datant du XVIIIe siècle, les quatre dessins et gravures ont été remis aux descendants de Georgette Deutsch de la Meurthe dont l’hôtel particulier, situé à Paris, avait été réquisitionné par la Wehrmacht pendant l’Occupation.
„Jede Restitution, jede gerechte und faire Lösung nach den Washingtoner Prinzipien zählt!“ - Kulturstaatsministerin Monika #Grütters hat heute vier als NS-Raubkunst identifizierte Zeichnungen, die zuletzt in Privatbesitz waren, an die Erben der früheren Eigentümer zurückgegeben. pic.twitter.com/al9exbsDGo
— BKM Kultur & Medien (@BundesKultur) September 27, 2019
"Je suis totalement tombé des nues. C’est une histoire magnifique", a réagi Diego Gradis, petit-fils de Georgette Deutsch de la Meurthe. Il y a encore dix-huit mois, il ignorait tout de cet héritage, jusqu'au jour où une fondation spécialisée en Allemagne a pris contact avec lui. "Ils avaient identifié quatre œuvres d’art qui auraient pu avant la guerre appartenir à ma grand-mère", précise-t-il.
La survivante de la famille avait déjà tenté de récupérer ces œuvres
Georgette Deutsch de la Meurthe, seule survivante de cette famille juive qui avait quitté la capitale française en 1940, avait sans en parler entamé des démarches officielles pour tenter de récupérer ses biens pillés par les nazis. Mais c'est surtout grâce à un collectionneur privé allemand qui détenait les tableaux jusqu'en 2012, que la famille a pu les récupérer.
"De sa propre initiative, il a contacté cette fondation, la German Lost Art Foundation en leur disant : 'Si j’ai des tableaux qui ne m’appartiennent pas, je n’en veux pas'", raconte Diego Gradis, qui promet de lui "écrire prochainement pour le remercier".
À l'avenir, la famille souhaite que les œuvres soient prêtées à des musées pour témoigner de la spoliation des biens juifs mais aussi du travail de réparation effectué par l’Allemagne.