C'est une première pour le petit pays balte. Le Parlement estonien a élu lundi à la présidence de la République Kersti Kaljulaid, ancienne membre de la Cour des comptes européenne, qui devient la première femme à accéder à ces fonctions. Le rôle du président de l'Estonie est essentiellement honorifique dans ce pays de 1,3 million d'habitants, membre de l'UE et de l'Otan. Née le 30 décembre 1969 à Tartu, Kersti Kaljulaid, qui a fait des études de biologie et a obtenu une maîtrise en administration des affaires, a représenté son pays entre 2004 et 2016 à la Cour des comptes européennes. Son mandat s'est terminé au printemps dernier.
Obtenir les 2/3 des voix des députés. Lundi, elle a obtenu 81 voix au Parlement qui compte 101 membres, tandis que 17 députés se sont abstenus et trois n'ont pas participé au scrutin. Elle succède au libéral Toomas Hendrik Ilves, qui a accompli deux mandats de cinq ans chacun. Pour être élu, un candidat doit obtenir au moins deux tiers des députés, soit 68 voix. Comme le Parlement est très divisé avec la présence de six partis, ce résultat avait été difficile à obtenir, tant lors des trois tours de scrutin au Parlement que lors de deux autres au collège électoral qui comprend aussi des élus locaux.
Une femme politique issue du privé. Ainsi, trois candidats connus, l'ancien Premier ministre et commissaire européen Siim Kallas, l'ancien ombudsman Allar Jöks et l'ex-chef de la diplomatie Marina Kaljurand, n'ont pu y parvenir et ont fini par se retirer de la course. Kersti Kaljulaid, qui avait été membre d'un parti conservateur Pro Patria pendant quatre ans au début du siècle, bénéficie d'une expérience professionnelle assez variée, ayant travaillé pour une banque et une compagnie d'électricité. Entre 1999 et 2002, elle avait été conseillère économique auprès du Premier ministre Mart Laar. Depuis 2012 elle préside le conseil de l'Université de Tartu. Mariée, elle est mère de quatre enfants, deux d'un premier mariage, déjà adultes, et deux d'un second. Elle est aussi grand-mère.