"La ville est morte, les gens sont retranchés chez eux". Depuis sa maison de Libreville, cette Française installée dans la capitale gabonaise constate le calme précaire qui règne dans les rues. Depuis mercredi et l'annonce de la réélection contestée du président Ali Bongo, de violents affrontements ont eu lieu entre forces de l'ordre et manifestants, faisant cinq morts.
"Les gens ont peur". "Il n’y a personne dans la rue, pas de voiture. La ville est vraiment morte. Tout est barricadé, les gens ont peur", confie la jeune femme. Bon nombre de commerces et d'habitations ont été pillés à Libreville pendant les émeutes. "Il y a un hélicoptère qui tourne énormément au-dessus de la ville, des militaires dans les stations-services", témoigne la Française.
"On est coupés du monde". Elle et sa famille vont "rester à la maison", le temps que la situation s'apaise. "On ferme les grilles et les fenêtres", précise-t-elle. "De toute façon, on ne peut rien faire. On est coupé du monde. On ne peut pas envoyer de messages, on ne peut pas utiliser Whatsapp. On n'a plus Internet, les communications sont toutes coupées, ils nous ont juste laissé le téléphone", déplore la Française.
Des files d'attente infinies devant les boulangeries. La pénurie de pain menace à Libreville et dans les autres villes du pays, tout comme celle de produits frais. "Tout le monde a fait des provisions. Des conserves, des fruits et légumes… tout ce qu’on pouvait mettre de côté", atteste l'expatriée. "Aujourd’hui, seules quelques boulangeries sont ouvertes. Et il y a des centaines de personnes dans les queues ! Dans ces boulangeries, le prix du pain a triplé ou quadruplé !".
#Gabon#Libreville A cause des magasins fermés ou pillés 150 personnes attendent du pain devant cette boulangerie pic.twitter.com/KLCrhcP4GD
— Sébastien Németh (@SebastienNemeth) 2 septembre 2016
Vendredi, Jean Ping a affirmé être le président élu et a réclamé un recomptage des voix.