La Franco-Turque Ebru Firat, emprisonnée à Istanbul pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), en appelle au président François Hollande dans un courrier publié lundi par La Dépêche du Midi.
La Franco-Turque demande son transfèrement en France. "Je vous prie, Monsieur le président, de demander mon (transfèrement) en France à l'État turc, et de ne pas donner la liberté et la chance à l'État turc de prendre des volontaires français et autres Européens en prison, pour avoir participé avec les groupes kurdes à combattre l'ennemi mondial", écrit la jeune femme de 26 ans dans une référence au groupe État islamique (EI), que combattent les Kurdes.
D'origine kurde, Ebru Firat est née à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne et a habité de longues années à Toulouse. Elle avait rejoint le mouvement kurde dans le nord de l'Irak en 2009 "pour faire entendre la voix du peuple kurde", explique-t-elle dans sa lettre, avant de "partir combattre en Syrie" aux côtés des Kurdes.
Cinq ans de prison pour appartenance au PKK. Alors qu'elle était sur le chemin du retour pour la France, Ebru Firat avait été arrêtée le 8 septembre 2016 à l'aéroport d'Istanbul où elle était en transit. D'abord soupçonnée de fomenter un attentat, elle avait finalement été condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, considéré comme "terroriste" et donc interdit en Turquie, une peine confirmée en appel.
En raison des remises de peine, Ebru Firat devrait être prochainement placée sous un régime de semi-liberté l'obligeant à dormir en prison. "Je vous demande, Monsieur le président, d'être emprisonnée dans mon pays et pas ici", écrit-elle.
Un cas très sensible. Le cas de la Franco-Kurde, très sensible en raison des polémiques sur les dérives autoritaires dont est accusé le président turc Recep Tayyip Erdogan, a suscité de nombreux soutiens à Toulouse, notamment celui de la présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) et du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR).