Une journaliste irakienne a été enlevée lundi soir chez elle à Bagdad par des hommes armés, ont annoncé mardi le Premier ministre irakien, qui a ordonné une enquête, et une organisation de défense des journalistes.
"Ils ont dérobé des téléphones portables." La journaliste "a été enlevée lundi soir vers 22h (20h à Paris). Huit hommes armés ont fait irruption chez elle à Saïdiya (au sud-ouest de Bagdad). Ils étaient habillés en civil et se sont fait ouvrir en prétendant appartenir aux forces de sécurité. Ils ont ligoté son fils", a indiqué à l'AFP Ziad al-Ajili de l'Observatoire irakien de la liberté de la presse. "Ils ont dérobé des téléphones portables, des ordinateurs et de l'argent liquide puis ont enlevé Afrah et ont pris la fuite", a-t-il poursuivi. Ce récit a été confirmé par une source au sein du ministère de l'Intérieur qui a témoigné sous le couvert de l'anonymat.
Une journaliste engagée. La journaliste, identifiée comme Afrah Shawqi par les autorités irakiennes, a collaboré par le passé avec le journal saoudien Asharq Al-Awsat et elle écrit pour de nombreux sites internet, dont Aklaam ("Les stylos", en arabe). Lundi, elle avait d'ailleurs publié sur ce site irakien un cinglant article dans lequel elle s'en prenait aux bandes et groupes armés irakiens "qui agissent en toute impunité".
Très impliquée dans la défense des droits des femmes irakiennes, Afrah Shawqi travaille également au ministère irakien de la Culture. Dans un communiqué, le Premier ministre Haïder al-Abadi a condamné l'enlèvement de la journaliste et ordonné aux forces de sécurité de "faire le maximum pour la protéger, la retrouver et mettre la main sur le ou les groupes responsables de son kidnapping".
L'un des pays les plus dangereux pour les journalistes. L'Irak est avec la Syrie voisine, l'Afghanistan et le Mexique, l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Sept d'entre eux y ont été tués en 2016, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF).