Les Pays-Bas ont dénoncé dans la nuit de samedi à dimanche une visite "irresponsable" à Rotterdam de la ministre turque de la Famille, qu'ils ont décidé d'expulser vers l'Allemagne, d'où elle était arrivée. La ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, était arrivée par la route depuis Dusseldorf (Allemagne) samedi soir, et l'accès au consulat turc à Rotterdam lui avait été refusé.
"Impossible de trouver une solution." Après des consultations, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son chef de la diplomatie Bert Koenders ont "décidé que Mme Kaya recevrait instruction de quitter le pays par la frontière allemande", indique le gouvernement néerlandais dans un communiqué. Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, a déclaré dans la nuit que la ministre turque était "sur la route entre Rotterdam et l'Allemagne", reconduite à la frontière par la police néerlandaise. "Elle a été expulsée vers le pays d'où elle était venue", a dit le maire, ajoutant qu'après plusieurs heures de négociations il s'était révélé "impossible de trouver une solution".
De Turkse minister werd al schreeuwend in een andere auto gezet: https://t.co/alJpBMcL6Wpic.twitter.com/BBnlRJGr4m
— NOS (@NOS) 12 mars 2017
Le ministre des Affaires étrangères se réoriente vers la France. Les Pays-Bas, en pleine campagne électorale, ont interdit samedi matin à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu d'atterrir. Le ministre devait assister à un meeting organisé pour la communauté turque à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels. Il a depuis pris la direction de la France, pour une réunion publique organisée dimanche à Metz.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en dénonçant des "vestiges du nazisme". Des propos qualifiés de "fous" et "déplacés" par le Premier ministre néerlandais. Selon La Haye, "la recherche d'une solution raisonnable s'est révélée impossible, et les attaques verbales qui ont suivi aujourd'hui de la part des autorités turques sont inacceptables". Le gouvernement reste toutefois "déterminé à dialoguer avec la Turquie", ajoute le communiqué.