C'est l'un des nombreux effets délétères de l'invasion russe en Ukraine et dont les conséquences pourraient perturber le quotidien des populations y compris lorsque le conflit prendra fin. Une ONG britannique baptisée Mines Advisory Group (MAG) a estimé dimanche dernier que 40% du sol ukrainien était infesté de mines. Un chiffre - relayé par Sky News - qui ferait de l'Ukraine le pays le plus miné du globe, devant la Syrie ou l'Afghanistan. Et qui corroborerait les propos tenus au début du mois janvier par Denys Chmyhal, le Premier ministre ukrainien, qui déclarait auprès de l'agence de presse sud-coréenne Yonhap que son pays était "le plus grand champ de mines du monde".
Un nombre considérable d'explosifs a, en effet, été utilisé par les forces russes sur le territoire ukrainien, en dépit des règles du droit international qui proscrivent l'utilisation de mines conçues pour cibler directement des individus. "Vous verrez des mines antichars, des mines antipersonnel, des pièges, vous verrez beaucoup de munitions qui n'ont pas explosé, vous verrez des armes à sous-munitions. Tout ce à quoi vous pouvez penser, vous le verrez en Ukraine", liste Kateryna Templeton, membre de la MAG, toujours sur Sky News.
Des surfaces agricoles inexploitables
Plusieurs de ces mines ont d'ailleurs été posées bien avant l'invasion russe lorsque la guerre faisait déjà rage dans le Donbass entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes. Certaines contamineraient les sols depuis 2014 selon l'organisation Human Rights Watch et auraient fait 611 victimes depuis le début du conflit, assure le Mines Advisory Group. Ces derniers mois, les soldats russes - malmenés par les troupes ukrainiennes dans certaines villes - auraient placé des pièges dans les sols avant de se retirer.
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Cette présence massive peut s'avérer extrêmement dangereuse pour les populations locales et entrave considérablement la production agricole du pays. De nombreuses surfaces, truffées d'explosifs, sont désormais totalement inexploitables et pourraient être sinistrées pendant plusieurs décennies. Selon Perrine Benoist, directrice du département Réduction de la violence armée pour l'ONG Handicap international, cité par Le Monde, l'opération déminage pourrait durer "50 ans".