Des miliciens ont décapité une quarantaine de policiers après leur avoir tendu une embuscade vendredi dans le sud de la République démocratique du Congo. L'attaque menée par les miliciens du groupe Kamuina Nsapu visait un convoi de policiers qui se rendait de Tshikapa à Kananga, deux villes de cette région qui connaît un mouvement d'insurrection depuis le mois d'août.
Rébellion contre Kabila. Les miliciens se sont emparés des armes des policiers et des véhicules à bord desquels ils circulaient, a précisé François Kalamba, président de l'assemblée provinciale de Kasai. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière commise contre les forces de sécurité congolaises depuis le début de la rébellion qui s'est étendue à cinq provinces et constitue une menace sérieuse pour le pouvoir du président Joseph Kabila.
Ce dernier a refusé de quitter ses fonctions à la fin de son mandat de chef de l'Etat en décembre provoquant une série de violences meurtrières dans l'ensemble du pays. L'attaque de vendredi fait suite, selon les autorités gouvernementales, à une série de redditions de la part d'insurgés dans la province voisine de Kasai-Central au cours des derniers jours.
Fosses communes. Selon les statistiques des Nations unies, plus de 400 personnes ont été tuées dans les récentes violences en RDC. Le gouvernement a précisé mardi que 67 policiers et de nombreux soldats avaient péri dans des heurts. Six policiers ont été épargnés dans l'attaque de vendredi au motif qu'ils parlaient le dialecte local tshiluba.
De nombreuses victimes ont été retrouvées dans des fosses communes. Les Nations unies ont annoncé cette semaine qu'elles avaient identifié dix charniers et qu'elles enquêtaient sur sept autres.