Le quotidien américain USA Today a rompu avec sa tradition en prenant position vendredi dans la course à la Maison Blanche, appelant son lectorat à "résister au chant des sirènes d'un dangereux démagogue" et à rejeter le candidat républicain Donald Trump.
Pas d'appel à voter Clinton. Mais il n'a pas pour autant apporté son soutien à la candidate démocrate Hillary Clinton, car le comité éditorial n'est pas parvenu à un consensus. S'adressant aux électeurs, le journal écrit: "Allez voter, mais simplement pas pour Donald Trump". "Peu importe ce que vous faites, toutefois résistez au chant des sirènes d'un dangereux démagogue."
"Inapte pour la présidence". Le journal, l'un des plus lus aux Etats-Unis, ne s'était jamais prononcé dans une élection présidentielle en 34 ans d'existence. "Nous n'avons jamais vu de raison de modifier notre approche. Jusqu'à maintenant", justifie le comité dans un texte accompagnant un édito intitulé "Ne votez pas Trump". "Selon un consensus à l'unanimité du comité éditorial, (le milliardaire est) inapte pour la présidence", souligne l'édito. "Depuis le jour où il a déclaré sa candidature il y a quinze mois jusqu'au premier débat présidentiel cette semaine, Trump a démontré à maintes reprises son manque de tempérament, de connaissances, de constance et d'honnêteté dont les Etats-Unis ont besoin chez leurs présidents", poursuit-il.
Un "menteur en série". Selon USA Today, Donald Trump est "inconstant", "mal préparé pour être commandant en chef" des armées et un "menteur en série". De plus, il "fait circuler des préjugés", "parle de manière irréfléchie", alourdit le dialogue national, a une carrière dans les affaires en dents de scie et n'a pas joué franc jeu avec les électeurs sur un certain nombre de sujets comme sa déclaration de revenus. Le milliardaire a refusé jusqu'à présent de se soumettre à la tradition des candidats de publier leurs déclarations d'impôts, au prétexte qu'il fait l'objet d'un audit des services fiscaux américains. Dans une tribune publiée à côté de la prise de position du quotidien, le colistier de Donald Trump, Mike Pence, assure au contraire que l'homme d'affaires "est prêt à diriger".