Une épicerie du Nouveau-Mexique, au sud-ouest des Etats-Unis, a suscité l'indignation après avoir affiché sur sa devanture une pancarte "Obama et les autres musulmans ne sont pas les bienvenus ici".
Une habitude. L'échoppe, située dans la bourgade de Mayhill, à quelque 265 kilomètres au sud-est d'Albuquerque, a, selon la presse locale, pour habitude d'afficher de tels messages xénophobes depuis des années mais elle se retrouve, cette fois-ci, et ce depuis quelques jours la cible de vives critiques après qu'un voyageur, indigné par l'une de ces pancartes, a alerté une chaîne de télévision. D'après un ancien employé interviewé par la station locale de télévision KOB, le propriétaire a fait sortir de son magasin les clients qui se disaient choqués par les insignes.
"Tuez Obama"."Il rejette beaucoup de gens", a remarqué cet employé, Marlon McWilliams, sur KOB. Il a précisé que le propriétaire visait le président américain Barack Obama et d'autres figures médiatiques et vendait ensuite les panneaux insultants à des clients. L'un d'eux portait le message "Tuez Obama" en grosses lettres avec en petit "care" juste à côté, allusion au programme de couverture santé mis en place par le président sortant ("Obamacare"), l'une des principales réalisations de ses deux mandats.
Appel au boycott. Les pancartes insultantes ont engendré un raz-de-marée de réactions outrées sur les réseaux sociaux, beaucoup appelant au boycott du magasin. D'autres, en revanche, défendaient la liberté d'expression sacro-sainte aux Etats-Unis. Le propriétaire du magasin, qui est actuellement à vendre, n'a pu être joint, pas plus que l'agent immobilier qui organise la cession. Les employés de l'hôtel et du café adjacents ont en outre refusé de commenter l'incident auprès de l'AFP.
La liberté d'expression ? Le Comité des relations américano-islamiques (CAIR), a de son côté diffusé un communiqué demandant au propriétaire de retirer le panneau. "Si chacun bénéficie de la liberté d'expression garantie par le premier amendement de la Constitution, même pour les déclarations insultantes, nous appelons le propriétaire à retirer le signe dans l'intérêt de la décence et de l'unité de notre pays en cette période de divisions croissantes", a écrit Ibrahim Hooper, porte-parole de l'association.