La commission contre la pédophilie du pape François a prévenu dimanche que la lutte contre les abus sur les enfants devait être "la priorité" de l'Eglise catholique et s'est engagée pour cela à porter la parole des victimes au sein de la hiérarchie. "Cela doit être la priorité sur laquelle nous devons nous concentrer maintenant", a prévenu le président de la commission, le cardinal Sean Patrick O'Malley, sinon "toutes nos autres activités d'évangélisation, nos œuvres de charité et d'éducation, s'en ressentiront".
Des prêtres pédophiles couverts par leur hiérarchie. Alors que l'Eglise n'en finit plus d'être secouée de nouveaux scandales de prêtres pédophiles couverts par leur hiérarchie au nom de la protection de l'institution, cette commission créée en 2014 et renouvelée début 2018 a tenu sa réunion semestrielle de vendredi à dimanche. "Porter la parole des victimes aux sommets de l'Eglise est crucial pour faire comprendre à tous à quel point il est important que l'Eglise apporte des réponses rapides et correctes à toutes les situations d'abus, quel que soit le moment où elles se manifestent", a insisté Mgr O'Malley dans une interview au site d'information du Vatican.
Des procès canoniques des prêtres dénoncés, des procédures longues. La semaine dernière, des membres de la commission sont intervenus dans la formation de 74 nouveaux évêques essentiellement africains et la semaine prochaine, Mgr O'Malley, accompagné d'une victime, se rendra au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ce puissant ministère du Vatican est chargé des procès canoniques des prêtres dénoncés, des procédures longues, opaques et où la peine maximale reste le retour à l'état laïc.
Des conférences de formation pour les responsables ecclésiastiques. Ces derniers mois, les membres de la commission ont aussi participé à une centaine de réunions, conférences à travers le monde, en particulier "dans les continents où ce thème est nouveau et où les gens n'en parlent pas beaucoup", selon un communiqué du Vatican. Des conférences de formation pour les responsables ecclésiastiques sont aussi prévues à partir du printemps 2019 en Europe centrale et au Brésil, puis au Mexique ou encore en Colombie.