Les chefs de l'attaque menée le 6 août contre une base militaire du nord du Venezuela ont été capturés par les forces de sécurité, a annoncé vendredi le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino.
Un châtiment exemplaire. "Cette capture est un coup dur pour le terrorisme fasciste mis en pratique par la droite vénézuélienne au cours des derniers mois", a accusé le ministre de la Défense. "Quiconque trahit la patrie, quiconque prend les armes contre les forces armées vénézuéliennes, recevra un châtiment exemplaire", a-t-il menacé.
"Les auteurs matériels et intellectuels de l'assaut paramilitaire et terroriste" mené contre le fort Paramacay ont été arrêtés, a déclaré le ministre sur son compte Twitter. Ces deux hommes sont l'ex-capitaine Juan Caguaripano et le lieutenant Jefferson Garcia, a indiqué Vladimir Padrino.
Une attaque anti-Maduro. Le fort Paramacay avait été attaqué dimanche 6 août à l'aube par une vingtaine d'hommes. Deux d'entre eux avaient été abattus au cours de combats qui ont duré trois heures, et huit avaient été capturés. Le groupe était dirigé par Juan Caguaripano, qui vivait jusqu'alors en exil après avoir été chassé de l'armée en 2014 pour rébellion et trahison.
Peu avant le déclenchement de l'attaque, il était apparu dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Entouré d'hommes en uniforme et lourdement armés, il se déclarait en rébellion contre le pouvoir du président vénézuélien Nicolas Maduro, le qualifiant de "tyrannie illégitime". Après l'attaque, Caguaripano avait pu s'enfuir en emportant des armes saisies dans la base. Le lieutenant Jefferson Garcia, accusé d'avoir fourni aux assaillants des informations sur le dispositif de sécurité de la base, s'était lui aussi enfui.
Le président contesté. L'attaque a encore accru les tensions dans la grave crise politique et institutionnelle que vit le Venezuela. Des manifestations pour réclamer que le président Maduro quitte le pouvoir ont lieu depuis quatre mois. Au moins 125 personnes ont été tuées au cours de ces rassemblements. La semaine dernière, une Assemblée constituante voulue par Nicolas Maduro et dotée de pouvoirs très importants a été inaugurée, malgré le boycott de l'opposition et les critiques internationales.