Une cargaison de nouveaux billets est enfin arrivée au Venezuela dimanche, après un retard de plusieurs jours qui a provoqué des manifestations et des pillages plongeant un peu plus le pays dans le chaos économique et politique.
Après le retrait du billet de 100 bolivars. La semaine dernière, l'impopulaire président Nicolas Maduro avait pris par surprise ses concitoyens, en décrétant le retrait sous trois jours du billet de 100 bolivars (d'une valeur de 0,15 dollar au cours le plus élevé), la coupure la plus utilisée dans le pays. Mais à partir de jeudi les banques se sont retrouvées dans l'incapacité de fournir leurs clients en nouvelle devise à cause d'un retard de livraison de nouveaux billets de 500 bolivars.
Nombreux pillages. Des manifestations ont éclaté à travers le pays et des scènes de pillages ont occasionné, notamment dans l'Etat de Bolivar (sud), quelque 262 arrestations, selon le gouverneur Francisco Rangel Gomez. Une personne est également morte dans les violences, selon ce dernier. Un avion provenant de Suède, où ont été fabriqués ces billets, a livré dimanche "272 caisses contenant chacune 50.000 billets de 500 bolivars", a détaillé le numéro 2 de la banque centrale vénézuélienne, Jose Khan, sur la télévision nationale.
Très forte inflation. En tout, plus de 60 millions de billets de 500 bolivars seront mis en circulation, avec deux nouvelles livraisons encore prévues. Quelque 3,5 millions de pièces d'une valeur de 100 bolivars vont progressivement être mises sur le marché dès cette semaine pour remplacer les billets de cette même valeur, a précisé la Banque centrale. Face à la colère populaire, le président socialiste Maduro avait différé au 2 janvier le retrait des billets de 100 bolivars, imputant le retard de livraison des nouveaux billets à un sabotage international de "l'empire".
Le pays pétrolier, dont les finances se sont effondrées avec la chute des cours du brut, est en pleine tourmente, avec une inflation vertigineuse de 475% en 2016, selon le Fonds monétaire international (FMI).