Venezuela : face à la crise, le président augmente l'essence de 6.000%

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C.C avec AFP , modifié à
Le Venezuela, pays où le carburant était le moins cher du monde, tire 96% de ses devises du pétrole. Le sujet est extrêmement sensible.

Le président du Venezuela Nicolas Maduro s'est résolu, face à l'ampleur de la crise économique, à augmenter considérablement le prix de l'essence, une mesure très sensible dans ce pays pétrolier où le carburant était le moins cher du monde.

Le Venezuela importe la quasi-totalité de ce qu'il consomme. "C'est une mesure nécessaire, je l'assume", a déclaré mercredi le chef de l'Etat lors d'une allocution de plusieurs heures au cours de laquelle il a précisé que le nouveau prix pour l'essence super 95 serait de "6 bolivars" (0,6 dollar) le litre, contre 0,01 dollar avant. La hausse de ce qui était le carburant le moins cher du monde est donc de 1.328,5% pour le "normal" et de 6.085% pour le "super". Le Venezuela, qui importe la quasi-totalité de ce qu'il consomme, contrôle la valeur de la monnaie nationale.

En 1989, émeutes meurtrières après une mesure similaire. Cette mesure, reportée à plusieurs occasions par le président Maduro, est considérée comme un sujet ultra sensible, tant le souvenir du "Caracazo" reste vif. C'est le nom des émeutes meurtrières déclenchées en 1989 lorsque le gouvernement d'alors avait annoncé une hausse des prix à la pompe. Les prix des carburants étaient gelés depuis le milieu des années 1990 et aucun gouvernement n'avait osé briser ce tabou. "J'appelle à la paix et au respect de ces décisions nécessaires", a déclaré le président Maduro.

Le salaire minimum augmenté de 20% également. Nicolas Maduro a également annoncé une hausse de 20% du salaire minimum, qui passera de 9.600 à 11.520 bolivars (1.152 dollars au nouveau taux officiel le plus bas). Revenant sur l'accord de mardi entre l'Arabie saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar pour geler la production pétrolière afin de stabiliser les prix qui se sont effondrés ces derniers mois, Nicolas Maduro s'est refusé à "crier victoire".

Après les déclarations de l'Iran qui a apporté son soutien à cette décision de gel de la production pétrolière, les cours du pétrole ont nettement progressé mercredi.