La Cour suprême du Venezuela a fermé la porte lundi à une éventuelle réduction du mandat du président Nicolas Maduro de 6 à 4 ans, actuellement débattue par le Parlement que contrôle l'opposition. La décision du Tribunal suprême de justice (TSJ ou Cour suprême), réputé proche de l'exécutif, indique que tout amendement constitutionnel "ne pourra pas avoir d'effets rétroactifs ou avoir une application immédiate" car cela reviendrait à ignorer "la volonté populaire".
Crise institutionnelle et économique. Souhaitant plus que tout le départ du président socialiste, la coalition d'opposition de la Table pour l'unité démocratique (MUD), majoritaire au Parlement pour la première fois en 17 ans, vient d'approuver en première lecture un texte qui réduit le mandat du chef de l'Etat. En parallèle, l'opposition entend aussi organiser un référendum révocatoire à l'encontre de Nicolas Maduro. Légalement, le référendum révocatoire n'était possible qu'à la mi-mandat, une date qui est intervenue le 19 avril.
Mais pour pouvoir organiser cette consultation populaire, l'opposition devra rassembler quatre millions de signatures et faire en sorte que le Conseil national électoral (CNE), considéré par l'opposition comme soumis au président, active la procédure. Au Venezuela, les blocages institutionnels à répétition, entre un gouvernement mené par le socialiste Nicolas Maduro et un Parlement dominé par l'opposition, se doublent d'une profonde crise économique, dans ce pays pétrolier asphyxié par la chute des cours du brut, rendant la situation explosive.