Edgar Zambrano, le vice-président de l'Assemblée nationale vénézuélienne arrêté mercredi pour sa participation au soulèvement raté du 30 avril, a été placé en détention provisoire dans une prison militaire de Caracas, a annoncé la Cour suprême vendredi. Un tribunal "compétent en matière de terrorisme" a décidé son placement dans la prison de la police militaire du Fort-Tiuna, le principal complexe militaire de la capitale vénézuélienne, a ajouté la plus haute instance judiciaire du pays dans un communiqué.
Son avocate Lilia Camejo s'est immédiatement insurgée contre cette mesure, disant ne pas comprendre pourquoi son client avait été transféré dans une prison "de la police militaire, alors qu'il s'agit d'un civil". "Depuis son arrestation, les droits du député (Edgar Zambrano) ont été violés. Nous n'avons pas eu accès à son dossier et nous n'avons pas pu être désignés comme ses avocats", a-t-elle expliqué à la presse. Edgar Zambrano est le bras droit du chef de file de l'opposition Juan Guaido et vice-président du Parlement, seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition.
Nicolas Maduro promet de punir les "traîtres"
Il est notamment accusé de haute trahison et de conspiration pour sa participation "active" à l'appel au soulèvement contre le président Nicolas Maduro lancé par Juan Guaido, qui est reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays. Dans une vidéo diffusée le 30 avril Juan Guaido avait appelé à la rébellion, flanqué d'un groupe de soldats qui avaient tourné le dos au président vénézuélien pour le rallier. La tentative avait fait long feu : au bout de quelques heures, 25 militaires avaient demandé l'asile à l'ambassade du Brésil et l'opposant Leopoldo Lopez, qui apparaissait aussi dans la vidéo, s'était réfugié dans celle d'Espagne.
Le soir de l'appel au soulèvement, Nicolas Maduro affirmait avoir déjoué cette "escarmouche putschiste" et annonçait que les "traîtres" seraient punis. Aux côtés d'Edgar Zambrano, neuf autres parlementaires d'opposition ont été inculpés pour leur soutien à Juan Guaido le 30 avril. Deux d'entre eux se sont réfugiés dans la résidence de l'ambassadeur d'Italie et un troisième dans celle de l'ambassadeur d'Argentine.