Les Etats-Unis ont dénoncé un "assaut inacceptable" contre le parlement du Venezuela, contrôlé par l'opposition et évacué mercredi après neuf heures de siège par des manifestants favorables au président Nicolas Maduro.
"Renoncer à la violence". "Cette violence, perpétrée pendant la célébration de l'indépendance du Venezuela, est un assaut contre les principes démocratique chéris par les hommes et les femmes qui se sont battus pour l'indépendance du Venezuela il y a aujourd'hui 206 ans", a écrit la porte-parole du département d'Etat américain, Heather Nauert, dans un communiqué. La représentante de la diplomatie américaine a appelé le gouvernement vénézuélien à protéger le parlement, s'assurer que les blessés soient soignés et à "traduire les assaillants en justice", en exhortant toutes les parties à "renoncer à la violence".
Trois têtes en sang. Des partisans du président vénézuélien ont blessé cinq députés, dont trois avaient la tête en sang, quand ils ont pénétré violemment dans l'enceinte du Parlement, unique institution du pays contrôlée par l'opposition, située dans le centre de Caracas. Les députés, journalistes et employés qui avaient été séquestrés après l'irruption dans la matinée d'une centaine de militants favorables au gouvernement chaviste, ont pu sortir en fin d'après-midi après la levée du blocus organisé par les manifestants. Le président du parlement, Julio Borges, a évoqué 350 personnes "séquestrées" au total.
Pire crise économique du pays. L'incident est survenu alors que le Venezuela traverse sa pire crise économique et politique depuis des décennies, secoué par une vague de manifestations demandant le départ du président Maduro et qui a fait 91 morts en trois mois. A cet égard, "les Etats-Unis déplorent l'autoritarisme croissant du gouvernement vénézuélien et la convocation d'une assemblée constituante conçue pour saper les institutions démocratiques du Venezuela, y compris l'assemblée nationale", a ajouté Heather Nauert.
Washington appelle le gouvernement du Venezuela à "se montrer à la hauteur des engagements qu'il a pris lors du processus de dialogue mené par le Vatican l'automne dernier, à savoir organiser immédiatement des élections libres, équitables et crédibles, respecter la constitution et l'assemblée nationale, libérer immédiatement et sans conditions les prisonniers politiques, et répondre aux besoins humanitaires du peuple vénézuélien".